Dossier : La psychologie de la Peur

Dossier présenté par Anh Tuan dans l’épisode 10.

Alors le week-end dernier, c’était Halloween et je ne sais pas vous, mais moi j’adore cette fête. Peut être parce que c’est l’occasion de se gaver de bonbons sans culpabiliser mais surtout parce qu’on y célèbre une émotion que tout le monde connait : La Peur

Mais qu’est-ce que la peur ? Comment agit-elle sur nous ? Pourquoi la ressentons-nous ? Et c’est là qu’on se rend vite compte qu’il n’est pas facile de répondre à ces questions.

En fait, la peur est un mécanisme de défense face à une menace, qu’elle soit réelle ou non. Imaginez que vous vous promenez en forêt. Tout à coup, vous apercevez un serpent. Le stimulus sensoriel, la vue du serpent donc, va alors emprunter deux chemins dans votre cerveau. La voie rapide et la voie longue.

La voie rapide, elle aboutit directement au complexe amygdalien, dans le lobe temporal. Celui-ci va activer directement la réponse de l’organisme, on se met à avoir peur.
La voie longue passe par les cortex sensoriels qui analysent le stimulus pour savoir si c’était bien un serpent ou juste une branche d’arbre. L’information arrive alors seulement aux amygdales qui accentuent ou annulent le réflexe de peur.

On a donc peur avant de vraiment savoir pourquoi

Maintenant, voyons ce qui se passe dans le reste du corps. Si on peut dire que le complexe amygdalien est le chef d’orchestre de la peur, sa baguette serait sans nul doute une hormone : l’adrénaline qui va se déverser dans tout l’organisme au moindre signal de danger.

De concert, tout le corps va se préparer : le coeur s’emballe, la respiration s’accélère, le foie libère du glucose. Grâce à tout ça, le sang va devenir un véritable cocktail énergétique pour nos muscles et notre cerveau. On est fin prêt à répondre à la menace, par la fuite ou l’affrontement.

ci-dessus, un schéma des réactions de l’organisme entier

D’ailleurs, les organes qui ne servent pas à cette réponse vont eux aussi participer à l’effort de guerre en se mettant au repos. C’est pour ça qu’on devient pâle et qu’on a le ventre noué : le sang a quitté le visage et le système digestif s’est arrêté.

Vous comprenez donc que la peur est un système défensif mis en place pour notre survie. Mais elle a un tout autre rôle : elle est indispensable au développement de l’enfant. A votre avis, pourquoi ?

En fait, dans les premiers mois de sa vie, le nourrisson pense ne faire qu’un avec le monde qui l’entoure. Chaque fois qu’on interagit avec son environnement, on crée chez lui une peur qu’on appelle angoisse de morcellement. En surmontant petit à petit cette peur, il va définir les limites de son individualité.

Mais ça ne s’arrête pas là ! Tout au long de son enfance, des peurs différentes vont l’accompagner. Je mettrais d’ailleurs un tableau récapitulatif sur le blog. On peut citer pour exemple la peur des visages inconnus à 7 mois, celle des bruits forts comme l’aspirateur à 2 ans ou encore la peur de l’échec scolaire à 8 ans.

ci-dessus le tableau des peurs enfantines

Et c’est sur cette dernière peur que j’aimerai finir mon sujet. Ken Robinson en parle vraiment très bien dans une conférence Ted sur l’éducation. Je vous mettrai la vidéo sur le blog. Elle vaut vraiment le détour. Dans son discours, il nous incite vraiment à surmonter cette peur de l’erreur, à revenir dans le même état d’esprit qu’un enfant de 7 ans qui n’avait pas peur de se tromper, d’essayer.

On a perdu cette capacité à se tromper sans crainte et si on pouvait surmonter cette peur, on pourrait alors exprimer toute notre créativité

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