Lyssenko

Dossier de Xilrian dans l’épisode #103.

Souvent les scientifiques entrent dans l’histoire quand ils font faire, grâce à leurs découvertes, un bond en avant à leur discipline. Lyssenko est entré dans l’histoire en faisant faire un bon en arrière de plusieurs dizaines d’années à son domaine d’étude.

L’histoire de Lyssenko

Lyssenko (1898-1976) est en charge de la recherche en biologie/agronomie en Union soviétique à la tête de l’Académie Lénine des Sciences agronomiques entre 1948 et 1952. Se réclamant de l’héritage de Mitchourine, il acquiert rapidement une certaine notoriété en se présentant comme l’inventeur d’une technique découverte quelques années plus tôt aux Etats-Unis : la vernalisation. Il obtient rapidement le soutien de la Pravda (l’organe officiel du PC de l’Union soviétique).

Entre 1930 et 1940 un combat s’engage entre les tenants de la biologie conventionnelle (évolutionniste, mendélienne, et partisane de la sélection naturelle) tel Nikolaï Ivanovitch Vavilov (qui était en 1930 président de l’Académie Lénine des Sciences agronomiques ainsi que de l’Institut de Recherche Scientifique de l’URSS pour la culture des plantes) et les partisans de Lyssenko. En 1937, alors que Vavilov s’apprête à organiser à Moscou le congrès international de génétique et que Staline prononce un discours sur les « défaillances à l’intérieur du parti et les mesures à prendre pour liquider les trotskistes et les traîtres », Lyssenko, secondé par le philosophe Isaak Izrailevich Prezent*, se lance dans une campagne visant à présenter les généticiens classiques comme «des saboteurs, des incapables ou des ennemis du prolétariat […] rampant à genoux devant les derniers propos réactionnaires de savants étrangers ». Vavilov pliera devant ces accusations et l’organisation du congrès en URSS sera finalement annulée.  En 1940, alors que Lyssenko poursuit son ascension, Vavilov est arrêté (et mourra au goulag quelques années plus tard).

Entre 1940 et 1948, malgré de persistantes oppositions de la communauté scientifique, Lyssenko et ses partisans prennent peu à peu le contrôle de la biologie soviétique (Lyssenko devient président de l’Académie Lénine des Sciences agronomiques). En 1948, Lyssenko est encore mis en cause par d’importants scientifiques et par Iouri Jdanov (fils d’Andreï Jdanov, 3ème secrétaire du parti communiste, soutien important de Staline et auteur de la doctrine portant son nom). Après s’être assuré du soutien de Staline, Lyssenko organise une discussion publique entre lui et l’ensemble de ses opposants à l’occasion de la session d’août de l’Académie de Lénine des sciences agricoles. A ce congrès, après les avoir laissé s’exprimer, Lyssenko revendique le soutien de Staline et du comité central. Ce soutien public mit un terme au débat et d’importantes purges parmi les scientifiques non Lyssenkistes suivirent cet événement.

La période 1948-1950 correspond à l’apogée du Lyssenkisme : à cette époque, l’idéologie tente de se répandre à l’étranger, en particulier en France où elle connaîtra un petit succès**.

Il faut attendre la chute de Staline et l’accession au pouvoir de Nikita Khroutchev (en 1953) pour que Lyssenko soit une première fois mis en cause et qu’il perde à cette occasion son poste de président de l’Académie des Sciences agricoles. Même si la présidence de Khroutchev se caractérise par le retour d’un certain pluralisme dans la recherche en biologie, Lyssenko garde de nombreux appuis au comité central et reste très influent.

Ce n’est qu’en 1965, quelques semaines avant la chute de Khroutchev, que Lyssenko perd réellement son pouvoir et son poste de directeur de l’Institut de génétique de l’Académie des sciences.

*Isaak Izrailevich Prezent
Philosophe soviétique : après avoir expliqué en 1930 l’incompatibilité philosophique du lamarckisme avec le marxisme et le matérialisme dialectique, il devient par la suite un important soutien de Lyssenko et participe au développement de la théorie des deux sciences.

**Le Lyssenkisme en France
La promotion du Lyssenkisme en France est de relativement courte durée. Elle commence en 1948 suite à la prise de position publique de Staline pour Lyssenko et donne lieu à la publication d’un article dans les Lettres françaises. Entre 1948 et 1950 le PCF tentera de populariser le Lyssenkisme et la théorie des deux sciences ce qui lui aliénera le soutien de biologistes connus tel que Jacques Monod, Jean Rostand et Marcel Prenant (qui tentera tout de même un moment de défendre le Lyssenkisme ou tout du moins d’aboutir à une synthèse entre le Lyssenkisme et la génétique classique, avant d’abandonner suite à sa rencontre avec Lyssenko lui-même et d’être exclu du PCF). Le principal défenseur du Lyssenkisme en France est finalement Louis Aragon. En 1950 la prise de position de Staline contre la théorie des deux sciences met un terme à la communication du PCF sur ce sujet. Mais il faudra néanmoins attendre huit ans de plus pour qu’une première dénonciation de la fraude Lyssenkiste apparaisse en France (par Jean Rostand) et une dizaine d’années de plus pour que ces dénonciations se multiplient à travers le monde.

Les préludes au Lyssenkisme

On peut chercher la filiation intellectuelle de Lyssenko chez deux scientifiques le précédant de deux générations :

Mitchourine (1855-1935), à l’origine simple employé du chemin de fer passionné de biologie, est un pomologue russe qui cherche à acclimater des espèces végétales au rude climat russe et il crée pour cela de nombreux hybrides de plantes vivants sous différentes latitudes. Mitchourine nourrit un certain ressentiment pour le Tzar au vu du dédain qu’il manifeste pour ses travaux et accueille avec joie la révolution. Autodidacte, davantage intéressé par la pratique que par la théorie, et apprécié de Lénine et des dirigeants bolchéviques, il est peu à peu présenté comme le représentant d’une science authentiquement communiste. Le Lyssenkisme prendra le nom de biologie mitchourinienne.

Nicolaï Marr (1864-1934), historien et linguiste soviétique, développe la notion de classe en linguistique : Pour Marr il existe une incompatibilité entre la/les langue(s) pratiquées par les prolétaires et celle pratiquées par les classes bourgeoises. Marr en déduit, conformément au marxisme originel (« La révolution sera mondiale ou ne sera pas ») et à sa déclinaison sous Lénine, qu’il sera nécessaire après le triomphe mondiale du communisme de mettre en place une langue mondiale unique.

La science de Lyssenko

L’ensemble de la pratique de la biologie de Lyssenko témoigne d’une grande pratique du bouturage et de l’hybridation de végétaux, qu’il partage avec Mitchourine et sur laquelle il souhaite se baser pour « refonder » la biologie.

La technique par laquelle Lyssenko s’est fait connaître, la vernalisation, consiste à soumettre une graine à un froid intense pour obtenir une floraison plus rapide. La pratique est connue depuis longtemps par nombre de paysans pour certains végétaux et Lyssenko nourrit l’idée de généraliser ce concept à l’ensemble des productions agricoles.

A première vue, le Mitchourinisme ou le Lyssenkisme ressemblent, même si Lyssenko se réclame avec force des idées de Darwin, à une forme de Lamarckisme tardif. Au nom de la transmissibilité des caractères acquis, il s’oppose aussi à la génétique « mendélienne » et à la possibilité de l’existence d’un « organe de l’hérédité » ; « Les chromosomes ne sont pas une substance héréditaire spéciale ; c’est le corps ordinaire, une partie de la cellule s’acquittant d’une fonction biologique déterminée qui, en tout état de cause, n’est pas celle d’un organe de l’hérédité. Il existe et il peut exister dans l’organisme des organes différents, y compris ceux de la reproduction, mais il n’existe pas, il ne peut pas exister un organe de l’hérédité. Autant vaudrait y chercher un organe de la vie. » (in Agrobiologie : génétique sélection et production des semences de T. Lyssenko)

Par ailleurs Lyssenko, s’inspirant des travaux effectués par Nicolaï Marr en linguistique se prononce pour une science prolétarienne opposée à une science bourgeoise. La science prolétarienne de Lyssenko se doit d’être pratiquée par les paysans eux mêmes transformés en expérimentateurs. Elle rejette les méthodes scientifiques, et elle cherche à s’appuyer sur le matérialisme dialectique.

Lyssenko rejette avec force l’idée de sélection naturelle, partant du principe que la concurrence n’existe pas à l’état naturel dans une même espèce ; il explique, au nom d’une solidarité intraspécifique, qu’une plantation dense d’une seule espèce est une manière efficace de cultiver des terres arides. C’est souvent avec des arguments politiques/philosophiques que Lyssenko rejette la sélection naturelle :

« — Une dernière question : […] Est-il exact que la méthode du semis en nids a été découverte en Amérique il y a déjà dix ans ?

— De par sa nature, la biologie bourgeoise, parce que bourgeoise, ne pouvait ni ne peut faire de découvertes s’inspirant de l’absence de concurrence intraspécifique, thèse qu’elle se refuse à admettre. C’est pourquoi les savants américains ne pouvaient s’intéresser aux semis en nids. Ce qu’il faut à ces serviteurs du capitalisme, ce n’est pas la lutte contre les éléments, contre la nature, mais une lutte imaginaire entre le blé à épi blanc et le blé à épi noir qui tous deux appartiennent à la même espèce. Ils cherchent à justifier par une concurrence intraspécifique imaginaire, par les « lois éternelles de la nature », la lutte de classe, l’oppression des nègres par les blancs en Amérique. Comment reconnaîtraient-ils l’absence de lutte dans le cadre de l’espèce ? » (Extrait d’une interview de Lyssenko publié pour la première fois en 1947.)

Mais le Lyssenkisme n’est pas juste un Lamarckisme ; David Joravsky, auteur de l’affaire Lyssenko, affirme : « Le fait est que la « génétique » de Lyssenko est née complètement en dehors des processus intellectuels à l’œuvre dans la communauté des biologistes. Ses idées à propos de l’hérédité ne dérivaient pas du lamarckisme ou de quelque tendance scientifique que ce soit, qu’elle soit spéculative ou expérimentale, moribonde ou en développement. Entre 1933 et 1935, il a créé ses propres concepts en génétique, par une succession d’à-coups intuitifs, en ne poursuivant que le seul but pratique de produire et d’améliorer des variétés de blé en deux ou trois ans, et de repousser les objections formulées par les critiques savants. Toute ressemblance avec une pensée authentiquement scientifique était purement accidentelle. »

Lyssenko cherche aussi à fabriquer de nouveaux types d’engrais : par exemple en modifiant la composition du compost « terre-fumier ». Il souhaite faire passer la proportion habituelle de ce compost, à savoir 15-20% de terre, 80-85% de fumier, à une proportion inverse, c’est-à-dire plus de 80% de terre et le reste de fumier.

Il affirme aussi, et ce sera l’essentiel de ses recherches, que l’hybridation et la reproduction sexuée sont deux phénomènes de même nature. Prétend que du blè peut se transformer en seigle sous l’effet de la vernalisation.

Plus que tout, Lyssenko prétend être capable d’obtenir rapidement de nouvelles espèces, par adaptation au milieu.

Olga Borisovna Lepeshinskaya
Lyssenko va contribuer, avec Staline, à la promotion d’Olga Borisovna Lepeshinskaya (à ne pas confondre avec son homonyme ballerine elle aussi protégée de Staline) qui va régner avec lui sur la biologie soviétique. Olga travaille sur la biologie cellulaire et affirmera avoir observé l’apparition d’organismes vivants par génération spontanée. Pour prouver ses dires elle diffusera à l’envers des vidéos montrant la mort et la décomposition de cellules.

Le contexte

Plusieurs éléments ont permis le succès de Lyssenko :

Les faibles performances de l’agriculture russe :
Pendant la période tzariste, les paysans russes ne sont pas propriétaires de leur terre. C’est Lénine qui met fin à ce monopole d’état. Quand Staline met en place des fermes d’Etat (Kolkhoze et Sovkhoze), les paysans soviétiques, nouvellement propriétaires, rechignent à s’occuper des fermes collectives plutôt que de leur propres lopins terres. Pour tenter de les pousser à travailler, la direction soviétique augmente les taxes sur les productions des terres non collectives et réglemente de plus en plus leur surface dans l’espoir de voir les paysans se mettre à travailler davantage dans les fermes collectives. Mais, au vu des nouvelles réglementations, ceux-ci choisissent souvent de trouver un nouveau travail en dehors du secteur agricole ce qui aggrave encore la situation de l’agriculture de l’URSS. Dans ce contexte les dirigeants soviétiques cherchent désespérément une solution. Or, les gains de productivité que leur promettent les biologistes classiques tels que Vavilov sont à un horizon lointain (plus cinq ans) tandis que Lyssenko promet des progrès immédiats.

La cohérence avec l’idéologie communiste :
A partir de 1947, en réponse à la doctrine Truman qui cherche a organiser un endiguement du soviétisme, l’URSS adopte la doctrine Jdanov et lance une campagne de communication répandant une vision manichéenne du monde, séparé entre camps impérialiste bourgeois et anti-impérialiste prolétarien. Lyssenko est un homme du peuple et non content d’incarner, par ses origines, l’homme nouveau communiste, il développe avec Prezent et quelques autres un concept qui ressemble de plus en plus à une application de la doctrine Jdanov dans le domaine scientifique et une généralisation des idées de Marr : la théorie des deux sciences. Cette théorie consiste à opposer à ce qu’il appelle la science bourgeoise une science prolétarienne, basée sur le matérialisme dialectique, et mettant en valeur la pratique au détriment des canons de la recherche. Il ne faut pas non plus oublier qu’à l’époque où Lyssenko rejette la sélection naturelle, celle-ci a été récemment reprise par les idéologues nazis et peut donc elle aussi être vue comme porteuse d’une idéologie politique. Tout cela contribue à populariser les idées de Lyssenko dans une intelligencia/nomenklatura s’affichant nécessairement comme très politisée mais n’ayant pas forcément une grande culture scientifique.

Ces deux premiers éléments contribuent grandement au succès de Lyssenko mais il convient de les relativiser : si les promesses du Lyssenkisme ont pu convaincre, au début, certains dirigeants soviétiques, elles ne peuvent expliquer à elle seules la persistance du Lyssenkisme. En 1948 quand Lyssenko, contesté, reçoit l’appui crucial de Staline, cela fait déjà 10 ans qu’il contrôle peu ou prou la biologie soviétique sans résultats notables.

De même si l’opposition entre science bourgeoise et science prolétarienne semble, à partir des années 1947-1948, la doctrine officielle du Parti communiste, ce moment est de courte durée car dès 1950, Staline lui-même prend partie, dans un opuscule sur la linguistique (Le marxisme et les problèmes de la linguistique), contre les idées de Marr en linguistique * et donc contre la théorie des deux sciences de Lyssenko :

L’erreur de nos camarades est qu’ils ne voient pas de différence entre la culture et la langue, et ne comprennent pas que la culture change de contenu à chaque nouvelle période de développement de la société, tandis que la langue reste, pour l’essentiel, la même pendant plusieurs périodes et sert aussi bien la nouvelle culture que l’ancienne. Ainsi :
a) La langue, comme moyen de communication, a toujours été et reste une langue unique pour la société et commune à tous ses membres
[…] c) La formulation «caractère de classe» de la langue relève d’une thèse erronée, non marxiste.

Comment alors expliquer le succès du Lyssenkisme ?

Le contexte politique :
A l’étranger, en particulier en France, le climat très politisé de la guerre froide a fortement retardé la dénonciation du Lyssenkisme.

Le Lyssenkisme est aussi simplement le résultat des dons de politicien de Lyssenko. Tout au long de son ascension, Lyssenko a su nouer des liens au sein de la nomenklatura du parti, avec la Pravda d’abord puis avec Staline et son entourage et même avec Nikita Khroutchev après la mort de Staline. Mais il faut surtout rajouter que l’essentiel du triomphe de Lyssenko a lieu dans le contexte des purges stalinienne pendant lesquelles il existe une réelle volonté du pouvoir central en Russie d’écarter les anciennes générations aussi bien dans les domaines scientifiques que politiques pour les remplacer par une jeune garde devant sa promotion à Staline ( « … pour liquider la vieille intelligentsia […] comme il l’a fait dans d’autres domaines intellectuels : la littérature en 1946-1947, l’histoire en 1948-1950, la linguistique en 1950, l’économie en 1951, la médecine à partir de 1951, etc.» JJ Marie). Par ailleurs, à cette époque, l’agriculture soviétique subit un échec important qu’il est nécessaire d’attribuer à quelqu’un (à des saboteurs selon l’usage soviétique) et adopter les vues de Lyssenko présente l’avantage de justifier à la fois l’échec de l’agriculture russe et l’éviction de la « vielle garde » scientifique.

* Le rejet de Nicolaï Marr
Les idées de Nicolaï Marr furent longtemps l’idéologie quasi officielle du régime en matière de linguistique. On peut se demander alors pourquoi Staline choisit soudainement de les rejeter.
Outre les purges staliniennes et la volonté de se débarrasser d’encombrants Marristes, on peut trouver une raison idéologique à ce rejet : en effet, contrairement au marxisme et au léninisme qui l’ont précédé, le stalinisme n’affirme plus que « la révolution sera mondiale ou ne sera pas » mais cherche à mettre en place « le socialisme dans un seul pays ». Du coup, alors qu’au sortir de la Seconde guerre mondiale Staline parle de la victoire du peuple russe (et non pas du peuple soviétique) et que les langues parlées dans le bloc communiste se multiplient, les idées très universalistes de N. Marr deviennent de plus en plus contraires à la politique menée. Le rejet des idées de N. Marr présente donc l’avantage de renforcer la cohérence du régime.
Par ailleurs à la même époque la question se pose d’appliquer la théorie des deux sciences à la physique… La volonté de Staline d’obtenir la bombe atomique triomphe de sa volonté de mener une purge parmi les physiciens soviétiques.

Dans ce contexte la disparition de la théorie des deux sciences de Lyssenko semble être un dégât collatéral de considération à visée politique de plus grande ampleur.

Les échos contemporains

Au final on peut retenir du Lyssenkisme qu’il fut essentiellement, du point de vue du pouvoir stalinien, la promotion d’une « science » pour les vertus politiques qu’elle avait et sans considération pour sa véracité. Et que par ailleurs il se caractérise par la justification « scientifique » a posteriori de pratiques et d’idées non scientifiques (les différentes expérimentations  et spéculations de Lyssenko).

Néolyssenkisme :
Si le rejet du Lyssenkisme semble faire l’unanimité dans la communauté scientifique internationale on peut noter que l’on trouve encore sur internet quelques défenseurs de Lyssenko. On constate néanmoins que la petite galaxie des Néolyssenkisme (archéolyssenkistes ?) semble se confondre avec celle, naturellement fort réduite, desdéfenseurs du Stalinisme.

Homéopathie :
L’homéopathie consistant le plus souvent à diluer un principe actif jusqu’à ce qu’il ne reste plus de traces de ce principe actif, on parle souvent de la nécessité d’une mémoire de l’eau. Il est aisé de tracer le parallèle entre la mémoire de l’eau nécessaire à l’homéopathie et une forme de mémoire de la terre nécessaire aux composts de Lyssenko. On peut aussi remarquer que la mémoire de l’eau comme les théories quasi-lamarckistes de Darwin ne sont pas le résultat d’une recherche scientifique mais viennent au contraire (à posteriori) légitimer une pratique (l’homéopathie d’un côté et les expérimentations hasardeuses de Lyssenko de l’autre côté).

Intelligent Design :
Historiquement l’Intelligent Design résulte de la volonté de groupes religieux chrétiens américains d’imposer l’enseignement du créationnisme à l’école et de l’impossibilité constitutionnelle d’introduire un enseignement religieux dans les programmes scolaires. L’intelligent design fut une tentative de contourner la constitution en présentant le créationnisme sous un jour non pas religieux mais scientifique. Ici aussi la science est instrumentalisée et la pseudo-science vient légitimer à posteriori des idées non scientifiques (religieuses).

Aux différents exemples cités, on pourrait ajouter les financements d’instituts de recherche sur le tabagisme par l’industrie du tabac…De nos jours Lyssenko représente l’archétype de la fausse science à tel point que pro-OGM et anti-OGM de même que partisans du réchauffement climatique etclimato-sceptiques s’accusent mutuellement fréquemment de Lyssenkisme.

Quelques liens pour aller plus loins :

L’affaire Lyssenko, ou la pseudo-science au pouvoir un très bon article de Yann Kindo
Un ouvrage de Lyssenko
Lyssenko ou l’escroquerie scientifique au service de la politique

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