Sciences et sandalettes

Retranscription de l’émission #138, où nous recevions nos amis de Quid Novi.

Alan : Je vous propose qu’on commence. Honora Hospitis, Quid Novi, quelle est la récompense que vous nous proposez ?

Darwin Awards – 1

 

Barberouss : Je vais vous parler de Mutsuo Koga, un japonais qui a cherché à remettre au goût du jour une vieille tradition. Celle de traverser un cours d’eau, vêtu d’une armure complète de samouraï. Comme vous vous en doutez, même après s’être entrainé pendant plus de six mois en piscine, lors de sa première sortie en extérieur… il n’a pas coulé mais il s’est mangé un tronc d’arbre qui l’a tué sur le coup ! A votre avis, c’est vrai ou c’est faux ? Et qu’en pense la chatroom surtout ?

Robin : Je trouve l’histoire parfaitement crédible mais est-ce que c’est un Darwin Award…

NicoTupe : Moi ça me paraît tout à fait crédible.

A : Ça me paraît parfaitement plausible aussi.

R : Ça me paraît limite trop plausible pour être vrai !

NT : J’ai l’impression que nos adversaires ne peuvent pas avoir assez d’imagination pour avoir inventé ça.

B (lisant la chatroom) : Titours nous dit je suis pour, j2000 dit vrai, il y a du vrai, totalement vrai… ah il y a un faux.

R : Il y en a un qui dit que c’est faux mais il a quand même un nom latin ! Celui-là, on ne l’écoute même pas, c’est pas la peine.

B : Est-ce que nous aurions lancé des agents doubles dans la chatroom… je ne sais pas…

A : Ça devient compliqué s’il y a des agents doubles…

B : Il y a carrément des agents triples, ça devient très très très compliqué…

A : Donc on a deux faux, deux-trois je-ne-sais-pas et puis une immense majorité de vrai. L’équipe de Podcast Science, est-ce que ça rejoint notre opinion ? Je crois que oui.

On a MusicaDuLatium qui aggrave son cas en nous annonçant qu’elle est une fille. C’est une agente double.

B : C’est notre Mata Hari, attention.

A : Bon, la chatroom et Podcast Science,  on dit «vrai» pour le Darwin Award numéro 1.

B : INTOX ! Et bien Quid Novi vient de gagner un point vu que c’est complètement inventé. Mais, en revanche, c’est basé sur une histoire vraie d’un empereur germanique, au XIIème siècle, qui, pendant une croisade, a voulu traverser un fleuve alors qu’il n’avait pas retiré sa cuirasse. Il a honteusement coulé au fond du fleuve. Si j’ai choisi celle-là, surtout en premier, c’est que c’est l’empereur germanique Frédéric Barberousse.

A : Magnifique. Donc un point pour Quid Novi.

IgNobel – 1

 

A : Je vais aussi démontrer que je suis un audio-dictateur sans aucune attention pour mes petits camarades. C’est moi qui vais présenter, côté Podcast Science, le premier IgNobel. C’est celui de 2004, en biologie, qui a été décerné à des chercheurs canadiens, écossais, danois et suédois pour leur démonstration que les harengs communiquent en pétant.

Quid Novi : Je pense que c’est vrai.

B : Que dit la chatroom ?

Randall Flagg : Il est bien connu que les scientifique n’ont que très peu d’imagination.

B : C’est vrai. (il lit la chatroom) vrai… vrai… non, Frédérique Barberousse ne portait pas d’armure de samouraï, il portait son armure ! Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Même la chatroom se met contre nous. Je trouve ça déplorable, monsieur Alan.

Quid Novi : Conclusion, on dit que c’est vrai.

A : INFO ! Effectivement, c’est vrai. Pour la petite histoire, il a été suggéré que ce phénomène a eu des conséquences politiques de toute première importance. Suite à l’échouage d’un sous-marin soviétique dans les profondeurs des eaux territoriales suédoises le 27 octobre 1981, la marine suédoise a lancé une campagne à grande échelle pour préserver ses eaux nationales de ce qui a été perçu comme une menace d’infiltration ennemie. Cela en dépit du discours des officiels de Moscou qui répétaient à tout va que cet échouage était dû à une erreur de navigation. Ces chasses aux sous-marins, comme on les a appelées, ont perduré à travers les années 80 et début 90 et elles ont fait l’objet de vifs débats en Suède. On se demandait s’il y avait oui ou non des preuves ou du moins des indicateurs qui corroboreraient cette suspicion d’infiltration soviétique. Les rares preuves disponibles étaient des enregistrements sonores de ce que la marine suédoise considérait comme le bruit de sous-marins étrangers suspects. On invita des océanographes et des biologistes marins à étudier ces enregistrements. Ils finirent par conclure que les sons n’avaient rien à voir avec Octobre Rouge mais provenaient justement des gaz émis par les harengs. Cette conclusion a permis de mettre fin à ces chasses aux sous-marins et à économiser des centaines de millions de couronnes aux contribuables suédois. Et puis on peut dire que les pets de harengs semblent être un bon moyen de communication, en tout cas plus efficace que la diplomatie internationale. A méditer !

B : C’est beau la biologie. C’est un prix de «pet», c’est bien !

A : Je me demandais qui allait oser !

RF : C’est toujours Barberousse. On le laisse sortir d’areng… du rang comme ça, c’est fait !

A : On fera les comptes à la fin.

 

Darwin Awards – 2

 

RF : Aux USA, un jeune homme qui a été retrouvé mort parce qu’il a essayé d’employer des tentacules de poulpe pour faire un saut à l’élastique de 25m de haut. Avec du ruban adhésif, il a attaché les différents tentacules, qui sont réputés pour être élastiques. Il en a enveloppé ses pieds avec une extrémité et a ancré l’autre au promontoire. Hop, il a sauté. Et bon, voilà… D’après la police, la longueur de la «corde» qu’il avait faite était plus grande que la distance sol-promontoire ! La police dit que la cause apparente de la mort était un trauma.

Alors ? Réalité ou fiction ?

B : Est-ce que juste avant de sauter, on lui a dit : est-ce qu’il va nouer ?

RF : Est-ce qu’on lui a dit : dépêche-toi de sauter parce que le temps d’accule ?

A : Robin, un avis ?

R : Le coup des tentacules, c’est pas si mal mais…

NT : Moi je n’ai pas d’opinion si c’est ça ta question..

R : Le problème c’est que j’ai rarement des opinions !

A : Je vois… Vous m’aidez les gars ! Du coup je vais continuer à jouer les dictateurs, je vais trancher. Moi je dis «vrai», c’est tellement énorme.

R : Le coup du poulpe, c’est quand même bon !

A : La chatroom a tendance à dire «vrai» aussi, non ?

B : Oui mais la chatroom a utilisé Google…

A : C’est mal !

NT : Comment il s’appelle ?

B : Itrium39, c’est l’un des vôtres !

R : Un autre agent double.

B : Non, il n’a pas de chiffres romains dans son nom.

A : C’est même pas des chiffres, les chiffres romains ! Mais on ne va pas lancer un débat là-dessus… Verdict, c’était vrai ou c’était faux ?

RF : INFO ! Et bien c’était vrai ! C’est arrivé en 2003 à Reston aux USA. Le type a bien sauté dans le parc  Accotink si vous voulez vérifier.

A : C’était tellement énorme, ça ne pouvait être que vrai.

B : Je vous l’ai dit. Plus c’est gros plus ça passe !

IgNobel – 2

 

R : Un IgNobel de mathématiques. On pourrait dire d’éducation parce que c’est orienté vers les élèves. C’est quelqu’un qui pensait vraiment au bien-être des élèves. Edward Johnson Goodwin a proposé une loi à la chambre, dans laquelle il définit des formules pour calculer notamment le périmètre et la surface d’un disque de façon beaucoup plus simple qu’avec l’ancienne valeur. L’ancienne valeur est ∏ (pi) mais il la juge assez sévèrement. Pour lui, la méthode actuelle ne fonctionne pas et doit être rejetée comme totalement insuffisante et trompeuse. Il propose des méthodes bien plus simples. La loi est bien arrivée à la chambre et a failli être adoptée.

B : Quelle est cette méthode ?

R : Je peux vous donner les formules, il n’y a aucun problème !

A : C’est pas vrai… qui a posé cette question !? Bon, vas-y, Robin…

R : Qu’est-ce qu’il y a ?

B : Comment griller quelqu’un en une question !

A : Bon, vous verrez…

R : Le rapport du diamètre au périmètre, pour lui, est le même que le rapport de 5/4 à 4. Ça vous donne une valeur de ∏ de 3,2. Il a une autre formule pour la surface : on prend le quart du périmètre et on fait un carré avec cette longueur comme côté. Suivant la façon de faire le calcul, on trouve que ∏ vaut soit 2,56 soit 4 !

B : C’est tellement chelou que je trouve ça plausible !

NT : C’est Robin qui le propose.

B : Ah oui, c’est la loi Robin que tu viens de nous présenter.

NT : Moi je n’ai pas compris mais bon…

B : Je trouve ça possible. D’un autre côté, ils n’ont pas encore fait de faux…

NT : Ah il fallait faire des faux !?

B : Quel acteur. Bon, je pense que c’est faux et vous ?

P : Je suis dans le doute.

RF : Tu t’abstiens, du coup.

B : Esperanuim nous dit faux.

QN : On dit faux.

R : INTOX ! Vous avez quand même commencé par dire vrai ! Bon, l’histoire est vraie mais c’est pas un IgNobel. C’est arrivé beaucoup trop tôt pour avoir le prix. C’était en 1897. IUn médecin a effectivement proposé ces formules qui sont arrivées à la chambre. Les gens dans la chambre ne se sont pas vraiment occupés de savoir si c’était bien ou pas, ils ont juste dit que la chambre n’avait pas à se préoccuper de science.

L’autre chose qui peut donner l’impression que c’est vrai, c’est qu’il y a eu une rumeur beaucoup plus récente de quelqu’un qui a fait un poisson d’avril, en disant qu’en Indiana, quelqu’un avait fait le même genre de chose. Le poisson d’avril a fait mouche et beaucoup de gens l’ont fait suivre en ajoutant «ah ces américains, ces arriérés, etc..» .

B : Péremptoire pourrait vous parler de plein plein de légendes urbaines. Je vais citer MusicaDuLatium, dans la chatroom : «Faux parce que j’ai rien compris». Je pense qu’on est tous d’accord avec elle.

A : Fallait pas lui demander la formule !

B : Je m’en veux aussi !

R : Ah lala ! C’est pourtant beaucoup plus simple que d’habitude !

A : Donc trois points pour Quid Novi  et un pour Podcast Science. Les gars il va falloir qu’on se rattrape !

B : Péremptoire, à toi, vas-y, enfonce le clou.

Darwin Awards – 3

 

P : Un détenu d’une prison des Etats Unis, Michael Anderson, est mort tragiquement à l’âge de 28 ans. C’est assis sur ses toilettes en regardant la télévision de sa cellule qu’il entreprit de réparer une paire d’écouteurs. Son dernier geste sur Terre fût de dénuder le câble avec les dents avant d’être électrocuté sur le champ.

B : Non, sur les toilettes !

A : Les toilettes étaient peut-être sur un champ. Un champ électrique sinon comment a-t-il pu être électrocuté ?

NT : Je n’y crois pas une seule seconde ! C’est impossible de se faire électrocuter par des câbles d’écouteurs. Quand c’est pas branché il n’y a pas de courant et quand c’est branché, le courant est trop faible.

R : En effet, je ne vois pas bien ou alors il manque un truc.

B : Ou alors c’était une feinte. C’était pas vraiment des toilettes ni une télévision, c’était la chaise du condamné et ils lui ont fait dénuder volontairement un fil avec dix mille Volts !

NT : Vous êtes des gens honnêtes, vous n’allez pas tricher avec nous !

B : Ou alors c’était l’anniversaire de Claude François.

A : Je crois qu’on est unanimement d’accord. C’est faux.

P : INFO ! Et bien c’est vrai !

Les toilettes étaient en métal et c’est ce qui a causé l’électrocution en mordant les écouteurs.

A : Non, il faut une source d’électricité.

P : Oui, les écouteurs branchés sur la télévision.

NT : On veut une publication scientifique sur le sujet !

P : Cet accident a eu lieu alors que la sentence du détenu venait de changer. Il avait échappé à la chaise électrique peu de temps avant ! Suite à la révision des charges retenues contre lui.

B : Des charges en électrons, oui.

A : Je reste extrêmement sceptique. Je ne vois pas d’où sortait l’électricité. Bon, ça fait un point Quid Novi, ça ?

B : Et oui ! Mais on en a beaucoup plus que ça.

A : Vous n’avez aucune dignité d’avoir gagné un point avec ça !

P : On n’est peut-être pas des lumières mais on a eu un point sur un truc électrique.

A : Sans source d’électricité. Pour moi c’est de la magie, pas de la science. C’est pas grave, on continue dans les IgNobels avec NicoTupe.

 

IgNobel – 3

 

NT : Attends, je charge la bonne page… Comme j’ai vu que vous aimiez bien les équations, que le sujet de Robin vous a beaucoup plu, je vais vous parler d’une autre équation (mathématique parce qu’il n’y a que ça de vrai). C’est l’équation de la prostitution. Il faut savoir que de nombreuses théories ont essayé de modéliser la prostitution d’une manière ou d’une autre. Vous supposez sans doute que ces études sont menées par des scientifiques médiocres qui ne cherchent qu’à remporter un ranking grâce à un titre racoleur. Et bien non, ce n’est pas le cas. En effet, parfois certains scientifiques chevronnés s’y attaquent et utilisent de vrais outils mathématiques, des durs de dur, pour servir leur cause. Par exemple les équations différentielles. Ainsi, dans le «Journal of Population Economics», en 2007, on a pu voir une étude au doux nom de «Who is watching ? The Market for Prostitution Services» . Elle a remporté l’IgNobel d’économie cette même année. Dans cette étude, les auteurs, Marina Della Giusta, Maria L. Di Tommaso et Steinar Stroem, commencent par expliquer pourquoi toutes les études passées étaient fausses, se concentrant seulement sur des aspects un peu plus intéressants de la chose, à savoir le sexe des personnes, les opportunités, etc… Eux pensent que le seul élément important est le rôle joué par la stigmatisation qu’elle peut engendrer. Ainsi, ils construisent dans leur article une équation qui met en jeu six variables. La satisfaction que vous avez à vendre votre corps, votre taux de luxure, le taux des biens et des services que vous consommez quand vous êtes consommateur, la quantité de service que vous vendez à vos clients en tant que prostituée, le prix des prostituées, et une mesure de votre réputation. A partir de ces variables, ils ont déterminé une inégalité qui doit être respectée pour que vous acceptiez de vendre votre corps. Au delà de ces variables, elle fait intervenir des dérivées partielles, c’est à dire la variation de certaines de ces variables par rapport à d’autres. Par exemple, l’équation fait intervenir la variation de la satisfaction en fonction de votre taux de luxure. C’est à dire est-ce que votre satisfaction a tendance à augmenter ou à baisser si la luxure augmente. Ou encore la variation de votre satisfaction en fonction de votre réputation. Pour faire simple, on peut résumer l’équation par : «vous commencerez à vous prostituer quand le plaisir pris par l’augmentation de la luxure sera plus important que le déplaisir à perdre en réputation». Est-ce que cela a valu un IgNobel d’après vous ?

B : C’est faux ! Depuis le début tu nous balades mais d’une force… Je pense que c’est faux.

P : Je pense que c’est faux.

RF : Je pense que c’est faux aussi.

A : La chatroom dit un peu tout. Il y a du vrai et du faux.

NT : INTOX ! C’est une vraie étude tout ce qu’il y a de plus sérieux, avec tout un protocole expérimental mais ça n’a pas valu un IgNobel. Si vous voulez savoir, il y a tout un tas d’études sur le sujet. Sur la prostitution, j’ai trouvé une dizaine de sources avec des modèles plus compliqués. Il y a même d’autres études assez intéressantes. Il y en a une qui n’est pas un IgNobel qui, en 89, a prouvé que les hommes acceptent en grosse majorité les propositions sexuelles d’une femme inconnue alors que les femmes n’acceptent jamais.

Ce sont de vraies études scientifiques, je vous enverrai la source.

Je suis déçu, je pensais que ça allait passer !

B : Je tiens à féliciter Randall Flagg pour son dessin qui est très très bien juste en quelques mots.

 

Darwin Awards – 4

 

RF : Garry est dans l’appartement d’un ami quand il repère une bouteille avec un étrange liquide. Faut dire qu’il a l’habitude de passer là-bas pour prendre l’apéro. Pensant que c’était une boisson qu’il ne connaissait pas, ressemblant au whisky, il prend une bonne lampée non négligeable d’essence ! Evidemment, il recrache avec dégout et, après s’être remis de son choc, pour se remettre en forme, il décide d’allumer une cigarette. Ce fût la fin de ce cher Garry.

A : Il me semble que c’est un Darwin Award tellement emblématique que j’aurais tendance à dire vrai.

R : Ça paraît très simple, très efficace. Limite trop facile.

B : C’est peut-être trop évident, il y a peut-être un détail qui bloque.

RF : Pourquoi je vous raconterais des histoires ? C’est pas mon genre.

R : S’il a recraché l’essence, est-ce qu’il en reste assez pour s’enflammer… c’est de la physique, je n’y connais rien, je suis vraiment une quiche… Normalement, si tu recraches de l’essence tu vas te laver la bouche pour faire passer le goût dégueulasse avant d’allumer une clope !

B : Ça dépend de l’essence…

R : Tu veux dire qu’il y a de l’essence qui a bon goût ?

P : Le diesel est meilleur, tout le monde sait ça.

B : Le diesel embaume plus mais il brule moins vite.

R : J’aime bien le commentaire : «Je vais dire faux sinon le mec est un gros con». En même temps… c’est un peu le principe !

B : Son vrai nom était Sylvain le briquet mais… dommage pour lui.

P : Zippo. Jean-Paul Zippo !

NT : Je ne sais pas trop… j’avoue que c’… [    ]

A : T’avoues quoi Nico ? On t’a paumé.

RF : Je crois qu’il a allumé une cigarette.

NT : Je me suis dit… appuyer sur «mute» au moment où je parle est intéressant…

B : Tu pourrais t’appeler NicoMute.

RF : Tu pourrais participer aux Darwin Awards !

NT : Je ne sais pas, ça paraît trop facile pour être vrai. Mais j’ai envie de dire vrai.

A : On va dire vrai. Plus ça va et plus j’ai des doutes mais…

RF : INFO ! Quel dommage ! C’est vrai ! C’est Garry Allen qui, à 43 ans, a allumé son briquet.

R : Sa dernière cigarette.

RF : En Caroline du Nord en 2012.

R : Encore des américains. On parle beaucoup d’eux !

P : C’est vrai, ils ont un bon potentiel Darwinien.

B : Ils sont beaucoup plus, surtout. Je ne voudrais pas faire de statistiques avec NicoTupe…

P : C’est pas le moment !

B : On n’a pas jusqu’à deux heures du matin.

NT : Qu’est-ce qu’il y a ?

B, R, A : Non rien, oublie !

 

IgNobel – 4

 

NT : Bon, je vois que je n’ai pas réussi à vous convaincre avec une grosse équation qui tâche, donc je vais tenter autre chose. Je vous parle d’une étude hyper-importante, datant de 2003, sur les paniers de supermarché avec un détritus dedans. Vous êtes déjà arrivé dans cette situation : il est 20h mais c’est le seul moment où vous pouvez faire vos courses. Vous entrez dans un supermarché bondé, vous baissez le regard pour prendre un panier. Hélas, il n’en reste que deux contenant chacun un détritus de quelqu’un d’autre. Que faites-vous ?

Heureusement, il existe dans ce bas monde un scientifique qui s’intéresse à ce genre de problèmes. Pour tout vous dire, ce fameux John W. Trinkaus a reçu en 2003 l’IgNobel de littérature pour avoir publié plus de 80 études sur les choses qui l’agaçaient profondément (au sein de sa carrière, pas uniquement en 2003). Il a par exemple publié une étude des personnes qui portent leur casquette à l’envers ; une étude du statut marital des opposants aux quizz télévisuels ; une étude des gens qui portent des chaussures de sport blanches plutôt que toute autre couleur ; une étude de gens qui dépassent le nombre de produits autorisés dans les caisses «moins de 10 articles» ; une observation sur le temps d’attente dans les bureaux des physiciens ; et enfin des observations sur le père Noël. Bref, plein de petites études sympathiques comme ça.

B : Moi je dis que c’est vrai.

RF : C’est sûrement une vraie étude. Mais est-ce un IgNobel…

B : Des statistiques entre le bout de salade, le papier griffonné…

NT : Non, c’était pas là-dessus. C’était dans un journal de psychologie donc plus orienté vers l’attitude des gens face à ce problème.

B : Je dis vrai… dans la chatroom, vrai… vrai… vrai… La vérité est ici.

 

NT : INFO ! C’est vrai, il a eu son prix IgNobel de littérature pour toutes ses études. Concernant le supermarché, il s’est pas mal éclaté. Il est allé sur place tous les jours de la semaine de 9h à 16h. Il s’est uniquement intéressé aux gens qui vident leur panier avant de l’utiliser. 69 % des gens ont mis le déchet dans le panier d’à côté ; 26 % l’ont mis par terre ; et seulement 7 % l’ont mis à la poubelle. Il pose alors LA question : «A quel point faut-il mépriser l’autre pour remettre cette ordure qui nous empêche de faire nos courses dans de bonnes conditions, dans un autre panier. Pourquoi déplacer le problème vers son prochain ?»

Cette question est encore ouverte à ce jour.

B : Est-ce que ça marche aussi avec les Caddies ?

P : Je travaille dans un magasin, je peux te dire que ça marche !

NT : On voit rarement des Caddies avec des trucs dedans. Plus rarement que dans les paniers.

B : Peut-être dans vos régions à vous de scientifiques ! Nous, dans nos régions avec de vrais gens, ça arrive très souvent.

NT : Putain, il me détecte à 100m !

P : Et oui, c’est la force de Quid Novi !

NT : Je tiens à dire qu’il a eu son IgNobel pour toute son œuvre, pas seulement pour cette étude-là.

RF : Comme aux Oscars, quand tu as le prix «pour l’ensemble de son oeuvre».

B : Ça fait un peu le petit vieux qui gueule sur tout et n’importe quoi et qui a eu un prix pour ça.

NT : Quand tu vois une étude qui s’appelle «Visiting Santa: an informal look»…

 

Darwin Awards – 5

 

B : C’est à moi.

NT : Il y a marqué vrai ou faux à côté de ton sujet ?

RF : C’est pas marqué, on invente au fur et à mesure.

B : Moi, je ne fais que des faux.

Je vais vous parler d’un commercial un peu trop zélé envers son entreprise. Un certain Garry Hoy, un quarantenaire, a voulu démontrer que les vitres de la tour DBT de Toronto étaient incassables. Il a eu une très très bonne idée ! Il le faisait très souvent, même. Du haut des 24 étages de sa tour, il avait pour habitude de se jeter contre les vitres pour prouver qu’elles étaient incassables. Et elles l’étaient vraiment ! Sauf qu’après une journée… la vitre était incassable mais c’est le support qui a lâché. On l’a retrouvé 24 étages plus bas.

 

R : L’histoire est belle.

NT : Je dis vrai sans hésitation.

A : Moi je ne sais pas. C’est dans l’esprit mais…

R : Moi j’aurais plutôt tendance à dire faux… on s’est tellement planté depuis le début. Je m’en veux encore pour l’armure. J’y croyais, tant qu’il n’a pas parlé de l’arbre. Là, j’ose plus rien dire…

B : Pour info, le sport qui consiste à traverser un cours d’eau avec une armure existe vraiment ! C’est pratiqué avec des armures de samouraï, c’est plus léger. Mais ça ne se fait pas comme ça non plus. Il y a de l’entrainement.

NT : Je dis que c’est vrai.

A : Je reste sur faux. Robin ?

R : Je suis plutôt sur faux mais ça me fait chier d’être celui qui tranche !

NT : Quand j’aurai raison, vous vous en voudrez de ne pas m’avoir suivi.

A : OK, on suit NicoTupe alors.

B :INFO ! Et bien, c’était vrai !

R : Bravo Nico, t’es bon !

NT : De toute façon, vous ne m’auriez pas suivi, je partais chez Quid Novi !

B : Garry Hoy était un winner jusqu’à ce moment-là. Un peu moins après.

R : Je m’attendais plutôt à ce qu’il y ait une fenêtre ouverte ou un truc comme ça. Plutôt que la structure casse. La fenêtre ouverte, ça aurait fait une belle chute aussi.

B : Je ne pense pas que ça aurait fait «Badoum… tchhh» (bruit de tambour cymbale) arrivé en bas.

A : Espéranium, dans la chatroom, nous dit : «On ne lâche pas son équipe !» Suivez mon regard.

NT : Il parle de qui !?

RF : En quelques minutes on a réussi à mettre la zizanie dans l’équipe !

NT : Je suis désolé, je vous dis que je suis sûr de moi. Si vous ne me suivez pas, à un moment…

A : On t’a suivi, arrête de râler maintenant. C’est vrai que vous semez la zizanie. Il y a Tullius Detritus parmi vous ?

B : Tout à fait. C’est le but.

 

IgNobel – 5

 

R : C’est un IgNobel de physique. Arnd Leike est un physicien de Munich, vous allez vite comprendre pourquoi. Il s’intéresse aux vrais problèmes des vrais gens. Il méritait son prix. Il a reçu l’IgNobel de physique pour sa démonstration de l’application de la loi de dégradation exponentielle à la mousse de bière. En gros, c’est : à quelle vitesse la mousse de bière disparaît ? Il y a peut-être des non-buveurs de bière donc une explication s’impose. La bière, ça mousse. Il faut attendre pour boire, c’est très pénible. Combien de temps doit-on attendre avant de pouvoir boire ? Il a démontré que cela suit la même loi que la dégradation radioactive. En gros, la quantité qui disparaît est uniquement proportionnelle à la quantité qui reste. C’est la loi de la dégradation exponentielle, connue en physique et en mathématiques. Elle sert souvent, notamment dans le nucléaire.

B : Oui, c’est une loi aussi connue que celle de Schlagentuk !

R : Si si, c’est très connu.

B : C’est indubitable. Tu en mettrais ta main à couper ?

R : Ma main à couper au feu. Bien sûr ! De toute façon, quand je parle de bière, je suis toujours très sérieux.

B : Sinon, 2+2, ça fait quoi ?

(en vrac) : Ça dépend ; ça dépend du mathématicien ; Ça peut faire 1 par exemple

A : Mais pourquoi tu as posé cette question !?

RF : Moi, ce qui me fait douter c’est que c’est une étude de Munich, ça me semble tellement facile.

B : Les vraies bières sont servies sans mousse. A moins d’être en Irlande où ils peuvent faire un trèfle dessus pour porter chance. Là c’est très important d’avoir une mousse qui reste.

NT : Les gars, on vous aide à gagner parce que vous êtes invités. Mais si vous ne voulez pas…

B : On n’a pas trop besoin de gagner vu qu’on a deux fois plus de points que vous !

RF : On peut même tout perdre maintenant !

NT : Il y a le super-bonus à la fin. On peut tout perdre ou tout gagner.

RF : Ah bravo, on change les règles en cours ! Bravo !

NT : On est chez nous !

A : Je vous informe que Marc Abrahams nous retweet. C’est le fondateur des IgNobels. Un moment d’intense fierté.

NT : C’est juste la classe ultime !

B : Je dois avouer qu’en moins de 45 minutes, nous avons réussi à faire retweeter Podcast Science par le fondateur des IgNobels. Je suis assez fier. A bout de deux heures, vous allez voir ce que ça va donner !

Bon, je pense que c’est faux.

P : Moi j’aurais dit vrai. Ça me paraît bien absurde pour être vrai.

B : Oui mais c’est tellement alambiqué. C’est tellement mal joué que… non j’y crois pas. Tu es extrêmement naïf Péremptoire.

RF : Je reste sur le non.

B : Je reste sur faux. Désolé Péremptoire mais, pour Quid Novi, c’est faux.

R : INFO ! Et bien je suis ravi d’être comédien et de savoir jouer le mec qui présente mal le truc puisque c’est parfaitement vrai !

P : Tu es un très bon comédien car tu sais jouer mal.

R : Je précise quand même que c’était au sein d’une étude parfaitement sérieuse qui ne portait pas sur la bière. Il a juste pris la bière comme exemple. Il trouve qu’un exemple concret permet de mieux comprendre la loi de la dégradation exponentielle et comme il était à Munich… mais il a quand même démontré le truc.

Ce qui m’inquiète dans cette idée c’est qu’à chaque fois, la quantité de mousse qui s’en va est proportionnelle à la quantité de mousse qui reste. Si par exemple, à chaque instant c’est la moitié de la mousse qui s’en va, le matheux qui entend ça est forcément très inquiet car ça veut dire qu’il restera toujours de la mousse. Mais enfin, c’est de la physique, c’est pas vraiment des maths. Et on a le droit de boire de la mousse.

RF : En effet, qui a le temps d’attendre que la mousse disparaisse avant de boire sa bière ?

B : Moi, je me fais toujours servir ma bière sans faux-col. Dans les vrais bars avec de vrais gens, on se fait bien servir sa bière.

A : Quid Novi, au lieu de nous raconter des bêtises, racontez-nous un Darwin Award.

 

Darwin Awards – 6

 

P : A Londres, le baron James Ettings voulant à tout prix prouver une de ses théories sur la conservation des aliments, suite à un débat avec un ami docteur, eut à s’enfermer quelques heures dans une chambre froide remplie de poulets gelés pour le bien de son expérience. Il resta coincé plusieurs jours dans cette chambre froide. Le journal de l’expérience resté sur la table révéla qu’il ne  pensait pas, je cite : «qu’il était impossible d’ouvrir cette chambre froide de l’intérieur». Il n’avait prévenu personne car il voulait d’abord vérifier ses dires.

R : Cette histoire de quelqu’un enfermé dans une chambre froide, je l’ai déjà entendue. Mais avec quelqu’un qui avait un camion frigorifique et qui voulait se rafraichir en été. Je ne sais pas si c’est une légende urbaine mais, le cadre est différent, et l’histoire est la même. Curieux.

B : Moi, c’était dans un épisode de MacGyver.

A : Il s’en est sorti avec un peu de vinaigre.

B : Non, il a allumé la lumière et a fait fondre de la glace sur la serrure.

NT : A l’époque, je ne sais plus s’il avait le mulet.

A : Il a toujours eu le mulet.

NT : Je dis faux.

A : Je dis faux aussi.

R : Ça fait tellement légende urbaine entendue sous quinze formes différentes que j’ai du mal à dire vrai.

NT : Moi je trouve moche de trahir la légende de MacGyver comme ça.

B (lisant la chatroom) : Wikistrike dit vrai… MusicaDuLatium dit faux… on a faux mais c’est Shining…

R : On est tout les trois d’accord. C’est suffisamment rare !

P : INTOX ! Et bien c’est faux.

Je me suis librement inspiré de l’histoire de la mort de Sir Francis Bacon. Après un débat avec un de ses amis, le docteur Winterboard, il voulait prouver sa théorie selon laquelle la neige pouvait préserver la viande. Il a acheté un poulet dans un village proche, le tua et se tint à l’extérieur, dans la neige, en remplissant le poulet de neige pour le congeler. Il a attrapé une pneumonie qui s’est aggravée. Il mourut quelques jours plus tard.

R : L’histoire originale est très belle.

P : Il y a également une légende qui circule. Palm Square, le lieu supposé le l’expérience, a la réputation d’être hanté. Non pas par Francis Bacon mais par des poulets fantômes. On a beaucoup de témoignages depuis le début du 20ème siècle.

 

IgNobel – 6

 

NT : Bon, on a bien rigolé mais il va falloir passer aux sujets sérieux. En 2007, Peter T. Leeson a eu l’IgNobel d’économie pour son étude sur la gouvernance et l’économie des pirates, avec un article appelé «Pirational Choice : The Economy of Infamous Pirate Practices». On parle bien des pirates à l’ancienne qui ont un bateau et qui attaquent d’autres bateaux, comme il en existe encore dans certaines eaux. Pas forcément avec une jambe de bois et un œil de verre mais ceux qu’on peut croiser au large de Madagascar, par exemple. L’auteur explique que les pirates ont su construire suffisamment d’ordres pour éviter les mutineries et maximiser les profits. Il remarque en particulier qu’ils ont mis en place un système de vérification et une sorte de constitution pour prévenir ces problèmes. Plus impressionnant, ces systèmes ont été adoptés bien avant que les Etats Unis ou le Royaume Uni les adoptent aussi. Il explique aussi comment ces équipages, devenus trop grands pour un seul bateau, se scindent en équipes. Cette division en équipes a permis à de plus petits groupes de pirates de survivre et de grossir sans se faire attaquer par les plus gros. En effet, comme il l’explique avec un modèle mathématique, si le gros groupe de pirates attaquait tous les petits groupes en même temps, il se ferait tuer car les petits groupes se rassembleraient. Alors il les attaque un par un et, du coup, les autres ont le temps de prospérer. Bref, ce qui est intéressant, c’est qu’il a montré, j’imagine que c’est pour ça qu’il a eu l’IgNobel d’économie, que tous ces systèmes créés volontairement par les pirates sont encore plus ou moins aujourd’hui en vigueur dans nos systèmes économiques, de concurrence, par exemple.

B : Il y a du vrai là-dedans. J’ai l’impression que c’est plus un système cellulaire. Comme des bancs de poissons.

P : Moi ça me semble plausible.

B : Mais je ne savais pas que les gens sérieux faisaient des jeux de mots dans les titres de leurs publications : «Pirational».

NT : Je me demandais si c’était un jeu de mots ou un mot qui existait.

B : Voilà. Donc ça veut dire que c’est vrai !

P : En effet, il a levé le doute sur le titre.

B : Ou alors c’est un très bon acteur et à ce moment-là il faut le virer d’ici ! Si ça se trouve, depuis 126 épisodes, il vous enfume complètement sur toutes les théories mathématiques. Je me méfierais à votre place.

NT : Oui, ils ne vérifient rien, c’est sympa.

Quid Novi : c’est vrai.

NT : INTOX ! Et bien, c’est une vraie étude mais absolument pas un IgNobel.

B : Ah zut !

RF : On n’était pas loin !

A : Je ne sais pas si quelqu’un tient les comptes ?

B : Oui oui, je les tiens ! On en est à 6 partout.

NT : Oh, c’est beau !

P : Oh c’est moche !

A : C’est magnifique.

B : Je vous rappelle que c’est une forme de Trivial Poursuit et il y a 6 camemberts. Techniquement, on est arrivé à 6 avant, donc on a déjà gagné.

R : En tout cas, vous avez gagné le prix de la mauvaise foi !

B : Oui mais on n’est pas mathématiciens.

R : Moi non plus…

A : On va arrêter et sortir des révélations robiniennes… On enchaine avec un septième Darwin Award ?

 

Darwin Awards – 7

 

B : Je vais vous parler de Vladimir Ladyzhenskiy (je me suis entrainé pour le prononcer, celui-là !). Un concurrent russe mort lors de la finale du championnat du monde de… sauna, en Finlande. Il est resté plus de 6 minutes à près de 110°. Il n’a jamais voulu en sortir. Vladimir est décédé quelques minutes après être sorti de force, malheureusement. Son adversaire Timo Kaukonen a été hospitalisé dans un état grave. Le grand gagnant de l’époque, Ilka Poya, a perdu 12 kg.

R : Moi j’y crois.

NT : Pas moi, c’est pas assez débile.

R : C’est pas mal quand même ! Ça me fait penser à Ticho Brahé et son histoire de vessie.

NT : Je ne trouve pas ça assez débile. Ça fait partie du jeu. C’est comme si tu disais que dans une course automobile, un mec est mort parce qu’il a voulu faire la course.

R : C’est vrai. C’est la compétition de sauna qui est conne en soi.

A : Moi je trouve ça tellement con… pour moi, c’est vrai aussi.

B : Alors, que dit Podcast Science ?

NT : Bin, Podcast Science, c’est dictatorial, alors…

A : Podcast Science dit vrai !

B : INFO ! Et bien c’est vrai. C’est peut-être une bonne idée d’avoir le record du monde de sauna, à Heinola en Finlande. Mais plus de six minutes à 110°, ce sont des gros malades. Surtout que pendant l’épreuve, toutes les trente secondes, on rajoute un litre d’eau sur les pierres du sauna. Vladimir est donc malheureusement décédé des suites de ses blessures, déshydratation soudaine et brûlures aux deuxième et troisième degré. Le deuxième a été hospitalisé dans un état très grave. Le vainqueur n’a pas perdu 12kg, c’était juste pour la vanne pas drôle… mais on pense qu’il n’était pas très en forme. Ils sont fous ces nordistes.

A : Il devait pas être très en forme pour commencer la compétition !

B : Faut le vouloir. Faut déjà avoir quelque chose.

 

IgNobel – 7

 

A : A mon tour. L’IgNobel de 2004 en médecine a été décerné à des chercheurs américains du Michigan et l’Alabama pour leur publication sur les effets de la musique country sur le suicide.

B : C’est absolument désastreux !

A : On va vous mettre dans l’ambiance (fond musical country). Ils se sont demandé si la musique poussait au suicide. La réponse est oui. En fait, j’exagère un peu, ils n’ont pas trouvé de causalité directe mais une corrélation en comparant le taux de suicide des villes avec ou sans station de radio diffusant de la musique country. Corrélation épatante, quand même, puisque le taux de suicide au sein des communautés africaine-américaines qui n’écoutent traditionnellement pas de country, n’a pas été affecté par la présence ou pas de radio. Les autres communautés si. Il semblerait donc belle et bien que là où il y a de la country music, et pour autant qu’on l’écoute, le taux de suicide augmente. Info ou intox ?

 

P : Je dis que c’est vrai.

B : Je tiens à rappeler que Quid Novi, c’est l’époque romaine antique, c’est à dire au moins 2000 ans avant l’invention de la musique country. Donc je pense que c’est quelque chose de très très bien pour l’humanité, d’être avant la country.

RF : On n’a jamais entendu, au temps des romains, un problème avec les stations de radio.

A : Il y avait Assurancetourix à l’époque.

B : Il était gaulois.

NT : Je vois que tes références sur les romains sont assez développées, Alan.

A : Tu as vu ma culture !

RF : Je pense que l’étude est vraie. Mais est-ce un IgNobel ?

B : Oui l’étude a l’air d’être vraie. C’est tellement idiot. (lisant la chatroom) Romenstein dit vrai, wikistrike dit vrai, MusicaDuLatium dit vrai… on va faire honneur à la vox populi, on va dire vrai.

P : On se dédouane sur le chat !

A : Espéranium nous dit qu’elle comprend mieux pourquoi son ex était dépressif. Il adorait la country.

INFO ! Et bien la réponse est vrai ! C’est le premier point Quid Novi depuis longtemps. C’est bien, vous nous rattrapez ça fait plaisir, les amis.

 

Darwin Awards – 8

 

P : Michel Lokito, connu sous le nom de monsieur Mangetout, était célèbre pour être capable d’avaler de grandes quantités de métal et de caoutchouc. Au cours de sa carrière, il aura mangé des véhicules tels que des vélos, des caddies, des télévisions, des ordinateurs et même un avion. En 2007, il meurt de maladie due à son régime particulier. Il est enterré par la suite au cimetière de Grenoble. Vrai ou faux ?

R : L’histoire est vraie, ça c’est sûr. J’ai déjà entendu parler de ce mec-là. Sa mort, je ne sais pas mais le mec qui bouffe des avions, ça m’avait complètement traumatisé, c’était dans Science et Vie Junior quand je le lisais.

B : C’est complètement idiot parce que quand on est petit, pour nous faire manger, les parents prennent la cuillère en imitant l’avion ! Il a été traumatisé par ça.

A : Encore la faute de parents incompétents.

B : On se demande qui est parent, ici…

A : Je pense que c’est vrai.

R : L’histoire est vraie mais est-ce un Darwin Award ?

A : Si une telle histoire est vraie, elle mérite totalement un Darwin Award !

R : Mais c’est ça : est-ce qu’il en est mort. Parce que si c’est uniquement qu’il a mangé un avion, ça ne le mérite pas.

B : Est-ce qu’il a rouillé ? Est-ce qu’il a calé au niveau des pneus ?

RF : Ce que l’histoire ne dit pas, c’est qu’il est allé en prison après avoir mangé une voiture électrique et qu’il a réparé son casque sur les toilettes…

B : Il a écouté de la country et a fini par s’ouvrir les veines.

R : Que dit la chatroom ? Il y a vrai… vrai… faux… on a un vrai-faux !

NT : Je pense qu’il a mis trop de temps à mourir. Il a peut-être même pu avoir des enfants, ce qui est incompatible avec les Darwin Awards.

R : Ah ! Ça c’est un argument ! Je suis assez d’accord avec l’argument de Eljj qui dit que c’est pas assez con. Un gars qui mange un avion ne peut pas mourir comme ça.

NT : Eljj a toujours raison dans Podcast Science, je vous rappelle.

R : C’est vrai qu’Eljj a souvent raison. On est en train de lui coller la pression.

B : Alors comme ça, Podcast Science s’en remet à l’avis de la chatroom ? Vous faites comme nous, quoi.

NT : On ne se remet pas à l’avis de la chatroom mais à celui d’Eljj. Il n’y a pas beaucoup de gens qu’on écoute.

A : Tiens, ils disparaissent les uns après les autres !

RF : L’auditoire appréciera.

R : Je vois un Xilrian qui rejoint la chatroom.

NT : C’est le traitre, c’est ça ?

A : C’est ça. Bon, vous m’avez convaincu, j’ai envie de dire faux.

R : Moi je sais que l’histoire du mec qui mange des avions et des voitures est vraie. Je trouverais ça dommage qu’il soit mort de ça.

A : On dit faux.

P : INTOX ! En effet, c’est faux ! C’est pas un Darwin Award parce qu’il n’est pas mort suite à sa consommation de métal mais il est mort de mort naturelle qui n’a rien à voir avec son régime de fer et de caoutchouc. Il a commencé en 1957 par des petits morceaux de verre, de métal et de caoutchouc. Il est ensuite passé à de plus gros morceaux. Il aurait mangé pendant toute sa carrière : 18 bicyclettes, 15 caddies de supermarché, 7 téléviseurs, 6 chandeliers, 2 lits, une paire de skis (je ne sais pas pourquoi), 1 ordinateur, 400 mètres de chaine. Il a également désossé et mangé presque l’intégralité d’un avion Cessna 150. Un chiffre avance qu’il aurait mangé, mais j’en doute, jusqu’à 9 tonnes de métal sans sa vie. Tout cela pourrait être relié à une maladie qui s’appelle le TCA (Trouble du Comportement Alimentaire) qui se caractérise par l’ingestion de substances telles que la terre, la craie ou même ici du verre ou du métal.

A : Ou des avions.

P : Selon un article, il avait un intestin deux fois plus épais que la moyenne et des sucs digestifs particulièrement puissants. Dans une interview, il a déclaré qu’il digérait très mal les œufs durs et les bananes.

R : C’était aussi une maladie dans la tête, je pense.

P : En tout cas, il n’en avait cure car il est devenu un artiste et il vivait de son tour.

B : Je crois que je l’ai vu dans Club Dorothée, manger une ampoule.

RF : Je crois qu’il faisait partie d’un groupe de métal.

 

IgNobel – 8

 

R : C’est un IgNobel de mathématique. J’ai fait une fois la physique, faut pas trop exagérer.

A : On apprécie.

R : Je suis quand même ouvert ! Donc, c’est un IgNobel mathématique mais ce sont deux vétérinaires qui ont fait l’étude. K. P. Sreekumar et G. Nirmalan se sont souciés de leurs éléphants d’Asie. Une chose essentielle quand on s’occupe d’éléphants, et d’animaux en général, c’est de connaître la surface de leur peau. C’est important car le volume de l’animal fournit l’énergie et la déperdition se fait par la peau. Il faut donc estimer sa surface et ce n’est pas évident pour un éléphant. Ils ont pris 24 éléphants (12 mâles et 12 femelles) à des âges différents et ont tout mesuré. Le poids, le tour de trompe en haut, en bas, au milieu, la longueur de l’oreille, la longueur de la mâchoire, la longueur du périnée… ils ont essayé plein de formules et sont tombés sur une superbe formule qui estime la superficie totale de l’éléphant indien. Je peux vous la fournir si elle vous intéresse, des fois que vous ayez un éléphant qui passe.

B : Ou qui nous trompe énormément.

R : 6,807 fois la hauteur au garrot + 7,073 fois la circonférence du pied -8,245.

A : Je n’ai pas eu l’impression que quelqu’un ait dit : «oui, on veut la formule !»

NT : Moi je la voulais !

B : On la voulait pour voir s’il allait tenir jusqu’au bout de son bluff.

A : Il tient toujours…

B : Esperanuim nous parle de la trompe du bas… Vantard !

Bon, je pense que c’est bidon car il y a une donnée importante à ajouter, c’est la vascularité. De mémoire, les éléphants agitent leurs oreilles pour se rafraichir le cerveau.

NT : On s’en fout, ils voulaient la surface de peau.

B : Oui mais il a parlé de gain et déperdition de chaleur.

NT : Non, c’était pour les repeindre.

P : En rose.

B : Je crois qu’il n’a pas bu que de la mousse. Je dis que c’est faux.

RF : Je vous suis.

B : (lisant la chatroom) Wikistrike dit vrai, MusicaDuLatium dit non… On dit faux !

R : INFO ! Et bien merci, vous nous offrez encore un point. C’est une étude parfaitement exacte qui a eu un IgNobel. Ils ont fait toute une étude statistique sérieusement et ont testé plein de formules. C’est assez drôle de voir ce qu’ils ont testé, c’est très tordu. Celle-là est celle qui s’approche le plus. Sur 24 éléphants testés, un s’éloigne de 12 % de sa surface théorique à partir de cette formule. Ça commence à faire un peu beaucoup.

Pour leur étude, il a aussi fallu estimer la surface de l’éléphant par une méthode directe. Ils ont expliqué comment s’y prendre pour mesurer toutes les parties du corps. C’est très compliqué !

B : Je suppose que la formule change si c’est un éléphant d’Afrique.

R : Évidemment, ça n’a rien à voir !

NT : Je voudrais ajouter qu’une autre étude n’a pas mérité un IgNobel et que j’ai failli sélectionner. C’est quelqu’un qui a estimé la longueur totale des cheveux aux Etats Unis. En faisant une étude statistique à partir de ses observations dans un parc d’attractions.

R : Sur les cheveux, il y en a une autre que je n’ai pas sélectionnée. Un physicien a réussi à montrer qu’il est certain que les cheveux finissent par faire des nœuds.

B : C’est capillotracté.

NT : Imaginez qu’on ait sélectionné des IgNobel !

B : Je remarque surtout que vous n’avez pas beaucoup d’imagination. Soit vous jouez légèrement sur les mots, soit vous cherchez une étude qui n’est pas un IgNobel… Vous êtes très très terre à terre.

A : On est peut-être terre à terre mais on gagne !

NT : On s’en fout de jouer ou d’être imaginatifs. On veut gagner !

B : On verra au match retour si vous faites encore les malins.

 

 

Darwin Award – 9

 

RF : Ça se passe le long du grand Canyon. C’est un endroit touristique bien connu et des barrières ont du être installées pour éviter que les gens tombent. Les touristes ont pris une habitude qu’on retrouve souvent dans les fontaines : ils jettent une pièce en faisant un vœu. Evidemment, certaines pièces se retrouvent sur un rebord un peu plus bas, sans tomber au fond du canyon. Un jour, un type a voulu faire fortune en passant par dessus la barrière avec un gros sac pour aller récupérer ces pièces. Evidemment, il en a récupéré beaucoup. Ce qu’il n’a pas prévu c’est qu’il en a tellement récupéré qu’au moment de remonter, il a été déséquilibré par son sac et a basculé… on l’a retrouvé au fond.

B : Il s’appelait Balthazar Picsou.

NT : Je pense que c’est vrai.

R : J’adore tellement cette histoire que je dis que c’est vrai.

A : Moi aussi.

B : La chatroom dit aussi que c’est vrai.

B : Vraie ou pas, elle est distrayante.

R : Elle est morale en plus. C’est beau, c’est l’appât du gain.

A : On a WikiStrike qui dit faux, Esperanium dit vrai, MusicaDuLatium dit vrai, GeoCherchetout dit faux : je suis allé au Grand Canyon et personne ne jetait de pièces. C’est un argument !

RF : C’est GeoCherchetout, grand ami de Picsou.

B : Il cherche tout, il trouve rien.

A : Podcast Science dit vrai.

RF : INFO ! C’est vrai en effet. Cet entrepreneur de 42 ans est tombé au fond du ravin après avoir passé les barrières. Il a sauté sur un petit reposoir et a chuté, paraît-il entouré d’une pluie étincelante de piécettes. Les gens l’ont vu tomber. Personne n’avait prévu de renfort sur la deuxième petite hauteur du canyon.

B : Je dirais… c’est bien fait pour lui.

A : Un petit peu, oui.

R : Il faut en faire une fable de La Fontaine ! Il faut trouver un titre.

RF : Et trouver un animal.

R : Non, pas forcément, il fait aussi les plantes, le pot de terre… «Le Grand Canyon et l’Argentier», ça passe.

RF : En même temps, une histoire de pièces dans La Fontaine…

R : Une question intéressante dans la chatroom : »Est-ce que quelqu’un est allé récupérer le pognon, en bas ?»

B : Aller chercher le pognon en bas, je trouve ça très vil ! Fontaine… C’est pas grave…

P : Il y a une vanne ?

RF : Non, ça ne marche pas.

B : Si si… mais c’est pas grave.

A : Depuis un bout de temps on joue pour la plaisir puisque Podcast Science a gagné.

B : On est arrivé les premiers à 6 points.

R : On vous a laissé partir devant.

NT : Quelle mauvaise foi extraordinaire !

 

IgNobel – 9

 

A : Dernier IgNobel à toi, NicoTupe.

NT : Il faut que je choisisse, il m’en reste deux. Je prends le premier, je l’aime bien.

Savez vous, chers amis de Quid Novi, que les vaches sont un sujet d’étude passionnant ?

P : C’est faux !

B : C’est ton prochain dossier chez Podcast Science ?

NT : Peut-être parce que les vaches sont vraiment beaucoup étudiées. Par exemple, un chercheur a remarqué que les vaches sont souvent effrayées par le mécanisme de la trayeuse. Il a essayé de comprendre l’influence du stress sur le lait. Pour cela, il placé un chat sur le postérieur des vaches et a fait exploser un sac en plastique toutes les deux minutes à côté de ses oreilles. D’autres tests ont été faits sans chat mais ont été jugés inutiles. Rassurez-vous tout de suite, je vous vois venir, c’est pas cette étude qui méritait un IgNobel. Je la cite juste pour le plaisir !

L’étude qui mérita un formidable IgNobel en biologie animale, s’est intéressée à un problème de loin plus important. Celui de comprendre et prédire le moment où les vaches se lèvent et s’assoient. Pour étudier cet étrange phénomène, cinq chercheurs en Ecosse sont allés méticuleusement mesurer dans les champs, grâce à des capteurs, le moment où une vache d’un troupeau se levait et s’asseyait. Ils l’ont fait sur toutes les vaches du troupeau. Bert Tolkamp et Marie Haskell ont publié les résultats de cette observation dans le «Journal of Applied Behavioral Science» et ont pu statuer sur deux de leurs hypothèses. La première s’est révélée vraie. Elle dit que plus une vache est couchée depuis longtemps, plus elle a de chances de se lever rapidement. Pas mal comme résultat, non ? Le deuxième résultat est encore plus fort, celui-là paraît presque évident. Selon leurs observations, même si on sait exactement depuis combien de temps une vache est debout, il est impossible de prévoir quand elle va s’assoir. Ces deux résultats ont valu un IgNobel en psychologie animale.

R : Tu veux dire que c’est comme la mousse de bière ?

B : Je pense que c’est vrai.

P : Je voudrais la formule.

A : Non, tu ne veux pas la formule.

B : Je veux la formule, je suis intelligent !

NT : Il n’y a pas de formule. C’est juste l’observation que les vaches se lèvent plus rapidement si ça fait longtemps qu’elles sont assises et, qu’on ne peut pas savoir quand elles vont s’asseoir quand elles sont debout quelque soit le temps.

P : Les vaches ne s’assoient pas mais se couchent.

NT : Oui, couchées. J’ai lu ça en anglais…

P : Si c’est assis, je dis que c’est faux !

NT : Couché ! Je n’ai pas joué avec les mots, je n’ai pas été petit.

RF : Moi je dis vrai.

B : Je dis vrai. WikiStrike dit faux…

P : Moi je dis faux.

B : Mais tu nous casses les pieds, toi ! Comme d’hab…

NT : MusicaDuLatium dit que c’est vraiment très con comme étude.

B : C’est un peu le principe. Bravo, tu découvres le principe des IgNobels au bout d’une heure et demi.

NT : Je vous ai épargné : «Mes ongles, trente ans d’observation». C’est une étude d’un mec qui a fait trois papiers : «Mes ongles, vingt ans d’observation», «Mes ongles, trente ans d’observation» et «Mes ongles, trente-cinq ans d’observation».

P : C’est un américain, j’imagine.

RF : Ça aurait fait les mes ongles d’Amérique…

NT : Alors les vaches ?

B : Je dis vrai.

P : Je dis que c’est une vraie étude mais c’est pas un IgNobel.

RF : Perdu pour perdu, tu peux choisir.

P : Vous allez me mettre le dernier point sur le dos ?

B : Exactement. Quid Novi se range à l’avis de Péremptoire. Le dernier point ultime sera entre les mains de Péremptoire. Péremptoire tu dis ?

P : Je dis que c’est faux.

B : Quid Novi dit faux.

NT : INTOX ! C’est tout à fait faux. C’est une vraie étude mais qui n’a pas eu d’IgNobel. Je vous assure qu’il y a un nombre d’études sur les vaches complètement délirant.

P : Je connais une étude où il fallait mettre des soutiens-gorges sur le pis des vaches pour qu’il y ait plus de lait. Des soutiens-pis.

NT : Ça va Alan ? Tu es content de ce qu’est devenu ton podcast en peu de temps ?

A : Laisse-moi pleurer.

RF : Notre travail de sape est terminé.

A : OK, si je résume, c’est pas très grave, même si notre image est perdue à tout jamais, Podcast Science a obtenu 10 points et Quid Novi 8.

B : 10 à 8, belle victoire de Podcast Science.

A : Oui, magnifique victoire de Podcast Science (musique de Dora l’Exploratrice : C’est gagné).

 

NT : Est-ce que je peux lister les quelques sujets que je leur ai épargné ? Comme tu as eu du mal à choisir…

A : Vas-y.

NT : J’avais une étude qui montrait à quel point les hommes sont distraits quand ils se masturbent. Pour ça, ils ont fait passer un questionnaire à des gens pendant qu’ils se masturbaient. C’est pas un IgNobel.

Une autre qui prouvait l’inutilité des réunions pour être efficaces au travail.

Un gars a breveté une machine à écrire des livres automatiquement et qui est, aujourd’hui, auteur de plus de 200 000 livres.

B : C’est Marc Lévy ?

NT : Non, c’est encore plus inintéressant que Marc Lévy.

Une étude sur l’histoire des sous-vêtements russes. A priori c’est hyper-intéressant.

C’est à peu près tout.

B : Moi je peux vous parler de l’empereur romain Galba. Il était très très impopulaire auprès des romains et de la garde prétorienne. Il a fini assassiné. Mais, deux jours plus tard, cent-vingt personnes différentes ont déclaré l’avoir fait. Je pense qu’il était vraiment très très très très mal vu à son époque !

RF : Dans le désert de l’Arizona, ils ont découvert une énorme tâche d’explosion à plusieurs mètres de hauteur sur un falaise avec un cadavre calciné en bas. Ils n’ont pas compris tout de suite ce qu’il s’était passé. Ils ont fini par découvrir qu’un militaire à la retraite avait récupéré le moteur d’un avion  pour l’adapter à sa voiture. Sur une route, il a démarré le réacteur et, après une embardée, il a fini écrabouillé contre la falaise.

NT : A ce propos, il y a le film Darwin Awards, qui n’est pas fantastique mais qui a mis en images pas mal de Darwin Awards de manière assez amusante.

RF : En 2006 ou 2007, je crois.

NT : C’est loin d’être le film du siècle mais c’est marrant de les voir en images.

P : Je voulais vous parler de cet habitant de l’Ohio qui voulait nettoyer les toiles d’araignées de son grenier. Il ne voulait pas utiliser un balais alors il a pris une torche pour brûler les toiles. Ceci a causé un incendie qui a ravagé toute sa maison. Lui avec.

B : Il y a aussi malheureusement ce mari de plus de 50 ans qui s’est aperçu que sa femme le trompait. Pour se débarrasser d’elle, il caché 55kg de plastic sous sa voiture. On ne l’a jamais retrouvée mais, à la place, il y avait un cratère de 55m de profondeur et 250m de large. Je pense qu’il s’est fait plaisir sur ce coup-là.

NT : Quelqu’un a déposé un brevet d’une machine qui reconnaît les aliments avec le bruit qu’on fait quand on les mange.

RF : J’en ai un pire ! C’est un homme d’assez forte corpulence qui avait l’habitude d’avoir un régime alimentaire à base de féculents et de choux. Il dormait dans une petite pièce très bien fermée. Il est mort étouffé dans ses propres gaz.

B : C’est classe… Bon, c’était pas un hareng donc ça va.

R : Il y a une vraie étude, qui n’a pas eu d’IgNobel, qui me plait énormément. Quand on imagine des scientifiques au travail, on imagine des gens en train de se prendre la tête, de faire des trucs en blouse avec le microscope… Il y a des physiciens qui ont fait une étude sur des boules de papier froissé ! Ils ont froissé une centaine de boules de papier, les ont laissé reposer pour qu’elles prennent une forme stable et les ont peintes. Ils les ont dépliées pour étudier la forme, la taille des tâches, combien il y en a d’un côté, de l’autre, etc… J’aime imaginer ces mecs faisant leurs recherches en froissant du papier !

RF : Par quelqu’un de très proche, je connais une étude, je vous laisse deviner à quoi elle servait.

Les gens jetaient des boules de pétanque de plusieurs étages de haut sur des plaques de verre. Pourquoi à votre avis ?

R : Pour étudier les formes de fissures ?

RF : Oui mais plus généralement pour étudier la forme des cratères.

R : Pour modéliser les chutes de météorites sur Terre, c’est ça ?

RF : C’est ça. Je trouve l’idée assez marrante.

A : Qui dit que la science est barbante ?

NT : Pour préparer cet épisode, j’ai lu un bouquin que je recommande à tout le monde. Il s’appelle «This Is Improbable» de Marc Abrahams, le créateur des IgNobels. C’est vraiment un cri d’amour aux sciences parce que, certes ce sont des études très con, mais ils ont de vrais protocoles expérimentaux pour vérifier et étudier leurs sujets.

R : Dans le genre, j’ai lu un bouquin pas mal du tout. Il s’appelle «La Folie de Banvard» de Paul Collins. C’est une compilation de ratages. Pas uniquement en science. Par exemple, il y a un type qui a soutenu que la Terre était creuse. Il a essayé de développer la théorie, il a même monté une expédition au pôle pour vérifier qu’on peut bien entrer à l’intérieur de la Terre. Un autre type a fait sa carrière en faisant des faux de Shakespeare, jusqu’au moment où il s’est fait prendre. Il y a une dizaine de nouvelles dans ce genre. De vraies histoires.

P : Il y a aussi le «Journal de la Recherche Improbable» qui sort tous les 1er avril.

NT : Oui. Le livre «This Is Improbable» est une sorte de Best Of. Il y a 300 pages, je n’en ai extrait que 10 pour cet épisode. Il y a de quoi s’amuser. Un autre livre s’appelle «Elephants on Acid» où c’est plein d’expériences bizarres. Par exemple donner du LSD aux éléphants pour voir…

R : Il y a eu ça avec des araignées. Les images de toiles d’araignées sous LSD sont géniales ! Il faut voir ça.

NT : On est en train de perdre Alan qui n’en peut plus de ce podcast.

A : Les pires, pour les araignées, c’est sous caféine.

R : Ah tu les as vues !

A : Pour conclure sur les IgNobels, je me réserve le mot de la fin. Je voudrais juste partager avec vous le prix IgNobel 2001 en technologie. Il était conjointement décerné à John Keogh de Hawthorn dans l’état de Victoria en Australie, pour avoir breveté la roue ! Et au bureau des brevets pour avoir accordé le brevet d’innovation numéro 2001-100012.

NT : Il y a aussi le bonhomme de neige qui a été breveté. Dans le livre «Improbable…», il y a de nombreux exemples détaillés de deux ou trois pages. Mais des fois, il dit juste brièvement et ne donne que le titre de l’étude. Tu as juste envie d’en savoir plus. Du genre «L’effet sur l’estomac de l’ingestion de fourchettes».

 

A : Je vais jouer mon dictateur audio car je sens qu’on pourrait continuer des heures et on finirait par perdre l’auditeur.

 

 

 

 

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