Les hormones sexuelles – La pilule

Ce dossier a été présenté par Irène dans l’épisode #184.

N’oubliez pas la seconde partie du dossier hormones d’Irène, sur l’orientation sexuelle.

Les hormones sexuelles

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Présentation : 

Chez les garçons :

La principale hormone mâle est la testostérone, mais il y en toute une myriade. Elles sont synthétisées surtout par les testicules, qui fabriquent aussi des hormones sexuelles femelles.  Et aussi une petite portion des hormones mâles va être transformée dans le sang en hormones femelles. Chez l’adulte, la testostérone est produite en continu par les testicules. Elle régule les fonctions reproductrices en assurant la production de spermatozoïdes. Elle est aussi l’hormone de la force physique, elle favorise la prise de muscle (d’où les hormones stéroïdes utilisées comme dopant par les sportifs, qui ont des structures proches de la testostérone), la perte de graisse, la libido.  Au niveau du mental, elle favorise l’esprit de compétition et l’agressivité. Bien que pas aussi bien définie que la ménopause, une andropause, caractérisée par une chute de la concentration de la testostérone libre dans la circulation, intervient chez certains hommes et est aussi associée à une incidence accrue de désordres de l’humeur.

Chez l’adolescent, elles assurent le développpement des organes génitaux, du développement des caractères sexuels secondaire, :  pilosité, développement des muscles, des glandes sébacées, mue de la voix, d’un comportement agressif.

Chez les filles :

Il y a 2 types d’hormones femelles : la progestérone et les oestrogènes (il y a en fait beaucoup d’oestrogènes différents).
Elles sont sécrétées en très grande partie par les ovaires, à partir l’adolescence.  La testostérone, hormone mâle, est également sécrétée, mais en faible quantité, par les ovaires.  On peut donc parler de 3 types d’hormones ovariennes.

Elles sont responsables  chez l’adolescente du gonflement des seins et élargissement du bassin. 

Chez la femme adulte, la sécrétion est cyclique, et le cycle génital féminin comporte deux phases: la première dédiée à la formation des ovules. La deuxième phase qui commence juste après la sécrétion d’un ovule, dure toujours 14 jours et prépare la nidation ou enclenche les règles s’il n’y pas eu de fécondation.

Les oestrogènes sont produits par les ovaires pendant la première moitié du cycle. Ils permettent à l’ovule de mûrir jusqu’à son expulsion, parallèlement ils stimulent la production de glaire cervicale ainsi qu’une légère dilatation du col de l’utérus, afin de faciliter l’accès aux spermatozoïdes.

Après l’ovulation, la progestérone prend le relais : elle prépare (éventuellement) l’utérus à l’implantation de l’œuf fécondé, maintient le col de l’utérus fermé et assure le développement des glandes mammaires. D’où ces tensions ressenties dans la poitrine juste avant les règles. S’il n’y a pas fécondation, son taux chute alors brutalement et entraîne la destruction de la dentelle utérine : ce sont les règles.

Les fluctuations hormonales chez la femme influencent la libido (désir sexuel) et probablement l’humeur (baisse de moral, irritabilité ou nervosité avant ou au moment des règles). 

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Toutes les hormones sexuelles  (homme et femme) sont produites à partir du cholestérol.  Elles sont aussi produites en petites quantités par une glande située sur les reins chez l’homme et la femme.  Suffisamment quand même pour qu’il puisse apparaître de graves problèmes si il y a dérégulation, tels que la virilisation de petites filles qui peuvent voir leur clitoris remplacé par un pénis.

La production de ces hormones est contrôlée par une petite structure complexe dans le cerveau, qui est à la fois une structure nerveuse et une glande : l’Hypophyse, qui est le chef d’orchestre du système hormonal.  Les hormones sexuelles qui circulent dans le sang vont aller freiner ou accélérer les sécrétions de l’hypophyse.  Pour aller un peu plus loin: l’ œstrogène accroît la densité dans le cerveau antérieur de certains récepteurs de la sérotonine, une molécule qui permet à certains neurones de fonctionner (un neurotransmetteur donc). 

Ces hormones sont essentielles d’un point physiologiques, il était donc logique que tôt ou tard, on s’en serve d’un point de vue médical.  Et l‘utilisation la plus connue, c’est bien la pilule.

Contraception hormonale orale

La contraception orale féminine se présente sous la forme de comprimés à prise orale quotidienne communément appelés « pilules contraceptives », ou plus simplement « pilule ».

Il existe deux types de pilule contraceptive, 

-la pilule combinée, qui contient deux dérivés de l’œstrogène et de la progestérone

-la pilule progestative, qui ne contient que le progestatif.

(Le stérilet est néanmoins le premier choix contraceptif au niveau mondial)

Historique

Je l’ai trouvé passionnant et je vous encourage si cela vous intéresse à lire l’article sur Wikipédia.  Mais en voici un résumé : 

L’idée de la pilule a été lancée aux US par Margaret Sanger, infirmière, et Katharine McCormick, biologiste. En 1950, elles offrent à l’endocrinologue Gregory Pincus de financer des travaux pour la mise au point d’une hormone synthétique contraceptive. Cette recherche repose sur la conviction de Pincus que l’arrêt de l’ovulation durant la grossesse est lié à l’action de l’hormone progestérone. En mettant au point une hormone synthétique semblable à progestérone, il devient donc possible d’empêcher la fécondation.

Dans l’entre-deux-guerres, la recherche sur les utilisations cliniques et commerciales des hormones connait un grand développement. Par exemple, l’utilisation des  corticoïdes. C’est aussi à cette époque que se développe l’usage d’hormones comme anabolisant dans les élevages américains. Les recherches sont toutefois exclusivement menées en vue de résoudre des problèmes d’infertilité ou de dérèglements menstruels, jamais dans une perspective contraceptive.  Ludwig Haberlandt réalise bien en 1921 la première expérience de contraception hormonale temporaire par injection ; cependant en butte à l’hostilité générale il se suicide et ses travaux ne sont pas immédiatement repris.

La conduite des recherches et surtout le développement d’application étaient toutefois limitées par le coût très élevé de substances alors extraites d’animaux. En 1939, Russel Marker, professeur en chimie organique aux États-Unis, réussit à fabriquer de la progestérone à partir de salsepareille, puis plus tard à partir d’igname.  Il fonde alors à Mexico, sa société, Syntex.  À la même époque, le 31 août 1953, la compagnie G.D. Searle dépose elle aussi une demande de brevet. Le brevet est délivré à Searle en novembre 1955 et à Syntex en mai 1958 ; ni Syntex ni Searle n’ont cependant alors l’idée d’utiliser ces substances à des fins contraceptives. 

La forte natalité des pays pauvres inspire après-guerre des réflexions sur l’opportunité de mesures de contrôle des naissances dans ces pays.  Le Maccarthysme cependant créait une atmosphère culturelle et politique défavorable aux recherches sur la sexualité en général, et le contrôle des naissances en particulier. Le cadre législatif est alors très contraignant : une loi de 1873, condamne toute publication au sujet du contrôle des naissances. 

Le Dr Pincus, ne commence à s’intéresser à leur utilisation contraceptive qu’après une conversation avec Margaret Sanger en 1951. Des considérations plus générales sur la surpopulation mondiale, un thème alors très prégnant, sont aussi, d’après ses propres dires, un motif à ses recherches. En vue du développement d’une pilule contraceptive, Pincus sollicite les laboratoires Searle : peu convaincu par ce projet, pour lequel ils ne débloquent aucun fonds, ceux-ci fournissent toutefois la matière première, les hormones. C’est la riche héritière et militante féministe Katherine MacCormick qui finance entièrement le projet de Pincus (aucun fonds ne vient de quelque organisme gouvernemental que ce soit).

Le Dr Pincus expérimente l’effet d’un grand nombre de substances sur les animaux , puis avec le Dr. Min Chueh Chang, il conçoit une pilule contraceptive combinée, à base d’un œstrogène de synthèse et d’une progestérone de synthèse.

En 1955, Pincus présente, sans grand succès, une communication décrivant pour la première fois l’inhibition de l’ovulation chez la femme sous l’effet de fortes doses orales de progestérone.

Des essais sur une plus grande échelle s’avèrent nécessaires et pour échapper tant à l’hostilité générale concernant les recherches sur la contraception, qu’aux restrictions d’ordre strictement légales, Pincus choisit de mener cette étude clinique à Porto Rico où la contraception n’est pas illégale. Un essai clinique est également réalisé à Haïti.  La Food and Drug Administration (FDA) délivre une première autorisation de mise sur le marché en juin 1957. Cette autorisation ne vaut alors que dans l’indication de troubles menstruels et de fausse couche ; Mais ce médicament est toutefois dès ce moment utilisé officieusement par de nombreuses femmes à des fins contraceptives. L’autorisation de mise sur le marché pour l’utilisation à des fins contraceptives sera délivrée le 23 juin 1960. 

C’est très vite un succès commercial pour Searle qui est alors seule sur le marché : d’autres compagnies craignaient alors la désapprobation du public et de l’Église catholique n’ont pas osé lancer de produit concurrent.

Pour les femmes mariées, la pilule ne devient définitivement légale dans l’intégralité des cinquante États qu’en 1965. L’accès des femmes non mariées à la pilule ne sera définitivement acquise dans l’intégralité des états qu’en 1972.

En 1982, l’interdiction de toute publicité pour les contraceptifs est supprimée.

L’Australie est le premier pays à commercialiser la pilule après les États-Unis, le 1er janvier 1961.

L’Allemagne fédérale est le premier pays d’Europe à la commercialiser, le 1er juin 1961.

En France, c’est en 1967 que la loi Neuwirth dépénalise la contraception.

Le Japon l’autorise en juin 1999.

Compositions 

Je vais citer des noms de pilules, parce que les femmes qui nous écoutent pourront s’y retrouver. 

Presque toutes les pilules contiennent des progestatifs et des œstrogènes et leur classification dépend principalement du progestatif.

1- Les pilules combinées ont les deux types d’hormones. On distingue : 

Les pilules combinées Normodosées : les plus fortement dosées en oestrogène. Elles sont exceptionnellement utilisées (Stédiril, Ovanon).

 Les pilules combinées Minidosées : moins fortement dosées en oestrogène (contenant soit 30, soit 20, soit 15 gammas d’Ethinyl-estadiol).   Ce sont les pilules les plus utilisées (Adépal, Minidril). 

Pour la plus grande part, l’œstrogène est le même.  En revanche le progestatif varie beaucoup, et leur classification en générations est basée sur les types de progestatifs utilisés. Donc 4 générations de pilules avec 4 types de progestatifs différents.  

-Pilules de 1re génération Ex : Triella, Minidril

-Pilules de 2e génération Ex : Stédiril, Adépal

Elles sont apparues dans les années 1970 et 1980 en France. 

-Pilules de 3e génération : Ex : Varnoline, Phaéva

Elles ont été commercialisées dans les années 1990 afin de limiter certains effets secondaires (gonflement des seins, nausées, migraines, acné…). 

-Pilules de 4e génération : Jasmine, Yaz, Jasminelle

On peut ensuite les sous classer selon leur composition : 

-monophasique (tous les comprimés ont la même composition) Par exemple, contient toujours les mêmes doses de progestérone et œstrogènes.  

-biphasique (deux compositions différentes des comprimés d’une même plaquette) 

-triphasique (trois compositions différentes)

-séquentielle (plus de 3 compositions)

Ce type de pilule est bien toléré en général.
Elle rend les règles moins douloureuses, moins abondantes, et moins longues.
Elle rend les cycles très réguliers puisque les règles sont déclenchées par l’arrêt des hormones.
Elle protège de certains cancers (le cancer de l’ovaire et de l’utérus par exemple).
Elle est complètement réversible (dès que vous l’arrêtez, vous retrouvez un cycle normal)

Inconvénients :

Certaines peuvent entraîner un légère prise de poids, ou bien donner de l’acné, entraîner de la rétention d’eau ou provoquer une légère perte de cheveux.
Il faut être très régulière dans la prise sinon son efficacité est diminuée.
Peut accroître le risque de formation de caillots de sang (risque d’accidents cardio-vasculaires).
Peu compatible avec le tabagisme.

2- A côté de toutes ces pilules,  on trouve les pilules  dites ‘minipilules ‘ : les pilules qui ne contiennent qu’un progestatif, pas d’œstrogène.  Elles sont dites microdosées (Microval) si elles  ne contiennent qu’une dose très faible de progestatif.  Les pilules normodosées (Lutényl) possèdent une dose plus importante de progestatif.  

Avantages

Bien tolérée.
Elle protège de certains cancers (le cancer de l’ovaire et de l’utérus par exemple).
Elle est complètement réversible (dès que vous l’arrêtez vous retrouvez un cycle normal).

Inconvénients:

Spotting (petits saignements) ou absence de règles.
Certaines peuvent entraîner un légère prise de poids, ou bien donner de l’acné, entraîner de la rétention d’eau ou provoquer une légère perte de cheveux.
Demande d’être très régulière dans la prise sinon son efficacité est diminuée.  (Si l’oubli est de – de 3h: vous êtes protégée d’une éventuelle grossesse.
Si l’oubli est de + de 3h : vous n’êtes pas protégée d’une éventuelle grossesse)

Les pilules microprogestatives n’ont pratiquement pas de contre indication, mais elles sont un peu moins efficaces que les pilules oestroprogestatives combinées. Elles sont notamment utilisées en cas de contre indication aux oestroprogestatifs.

3- Enfin quelques cas isolés de pilules qui ont des compositions originales. Diane est la plus connue.

Au final, c’est un peu compliqué pour s’y retrouver, mais avec un tableau sous les yeux, c’est plus facile.  Ce qui est plus compliqué, c’est de choisir laquelle convient.  En général, le médecin commence par les pilules les mieux tolérées, qui sont les combinées minidosées.  Puis selon la réaction des patientes, le médecin changera de pilule si besoin..

Il y a des contraintes médicales (intolérance aux oestrogènes par exemple), des choix en fonction de l’âge, des risques thromboliques (qui sont les plus importants)  et autres effets secondaires, et puis les habitudes des médecins qui prescrivent, et les labos qui font pression. 

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  Tableau montrant la compostion des différentes pilules.  http://www.medsyn.fr/perso/g.perrin/joomla/index.php/profession-mg/41-generaliste/319-classification-des-pilules-de-2eme-3eme-et-4eme-generation)

Modes d’action

L’action de la pilule contraceptive consiste à interférer avec le cycle menstruel naturel de la femme ; les hormones synthétiques apportées par la prise de la pilule empêchent l’ovulation.

Cette méthode de contraception agit sur trois plans :

1- diminution de la sécrétion des hormones produites par l’hypophyse (FSH et LH), et donc pas de maturation de follicule au niveau de l’ovaire, ce qui a pour conséquence d’inhiber l’ovulation ;

2- modification de la glaire cervicale qui devient moins perméable aux spermatozoïdes ;

3- modification de l’endomètre  (membrane de l’utérus) qui ne permet plus la nidation.

On peut dire qu’elle provoque une « mise en veille » des ovaires. La pilule combinée (œstroprogestative) peut d’ailleurs être prescrite en traitement des kystes fonctionnels de l’ovaire.

Cas de la pilule Diane : elle est prescrite très souvent chez les jeunes filles pour soigner leur acné.  Pourquoi ?  Chez les adolescentes et jeunes adultes, la progestérone se transforme en testostérone, en quantités supérieures à la normale ce qui entraine une sur production de sébum et l’apparition massive des boutons. Diane contient un œstrogène et un progestatif et ce dernier à aussi une action anti testostérone.  Mais elle est très controversée à cause de risques de thrombose élevés (formation de caillots dans le sang)

Effets secondaires positifs

Les effets secondaires négatifs doivent être comparés avec les avantages que révèlent une étude de 2010 : le suivi de 28 806 femmes utilisatrices de pilule contraceptive sur une période allant jusqu’à 39 ans, comparé à 17 306 femmes qui n’avaient jamais pris de contraceptif oral montre un taux de décès moindre de 12 %, toutes causes confondues, chez les utilisatrices. (Mortality among contraceptive pill users: cohort evidence from Royal College of General Practitioners’ Oral Contraception Study » British Medical Journal 2010; 340: c927)

L’utilisation d’un contraceptif oral diminue aussi le risque de cancer des ovaires, même 30 ans après l’arrêt de la pilule (Lancet, 2008, 371, 303-314)

Effets secondaires négatifs bénins

Modification du comportement sexuel. La pilule a un effet soit positif, soit négatif, soit nul sur la libido féminine.

Les nausées et tensions mammaires, plus rares avec les dosages utilisés aujourd’hui, s’estompent souvent après quelques cycles de prises. Un mauvais dosage peut provoquer des migraines.

La prise de poids peut être maîtrisée par des efforts d’équilibre alimentaire et d’activité sportive dans les trois premiers mois de la prise.

Une petite recommandation aux porteuses de lentilles oculaires, il survient parfois des intolérances sous pilule, comme au cours de la grossesse,  à cause de sécheresse oculaire.

Effets secondaires graves

Les contraceptifs oraux combinés augmentent légèrement le risque de cancer du sein pour une utilisation à court terme (après dix ans, l’incidence redevient conforme à la moyenne), mais aussi du col utérin et du foie, avec une incidence qui augmente avec la durée de la prise des contraceptifs. 

Les contraceptifs oraux combinés augmentent les risques de thrombose veineuse.  Ce risque reste très faible,  mais augmente dans des proportions considérablement plus élevées en cas de consommation cumulée de tabac. 

La prise de pilule peut augmenter le taux de cholestérol, lequel ne dépasse 3 g/L que dans de très rares cas

La pilule progestative présente un moindre risque cardio-vasculaire pour les utilisatrices.

Aparté : ne jetez pas vos médicaments périmés dans les toilettes ou votre évier : Une fois rejetées par l’organisme féminin, les hormones contenues dans les pilules contraceptives se retrouvent ensuite dans l’environnement. Ces hormones font partie des perturbateurs endocriniens, des composés chimiques susceptibles de perturber gravement la différentiation sexuelle chez les animaux (dont les poissons, plus exposés de par leur milieu).  

Après ce petit exposé sur la pilule féminine, il est difficile de ne pas penser aux hommes.  Qu’en est–t-il donc de la pilule pour homme ?

Pilule pour hommes ?

Le but est de supprimer la production journalière de spermatozoïdes.  Pas facile, car en moyenne un homme émet des millions de spermatozoïdes par éjaculation, alors qu’une femme ne produit qu’un seul ovule par mois…  Un des gros problème est que diminuer les taux de testostérone chez l’homme c’est détruire sa libido, et même si les hommes sont de plus en plus papa poules, ils ne sont pas prêts à sacrifier le sexe pour éviter les gamins (et là je ne vous apprends rien !).  Il y a donc pas mal de freins sociaux culturels apparemment, parfois venant des femmes qui désirent contrôler elles-mêmes leur grossesse.  Ceci étant la majorité des hommes se disent quand même favorables à une pilule masculine.

Il y a eu plusieurs pistes explorées, par exemple une action au niveau cérébral, mais il y avait trop d’effets secondaires.  Une autre voie serait de stopper la production au niveau des testicules directement en utilisant une association progestatif + dérivé de la testostérone.    D’ailleurs une compagnie pharmaceutique des Pays Bas avait annoncé sa pilule pour homme qui devait être commercialisée en 2005.  Celle-ci était efficace à 100% dans les essais cliniques.  Mais elle n’a pas encore été annoncée.  Apparemment trop d’effets secondaires.

Par contre, certains médecins français (comme le Dr Soufir, hôpital Cochin) propose une association progestatif oral + gel cutané à base de testostérone.  Il a commencé en 1979 et apparemment des variantes sont apparues un peu partout dans le monde.  Mais il n’y a pas d’indication officielle, et on attend encore des essais cliniques réglementaires.  Il existe un autre produit, disponible en pharmacie, dérivé de la testostérone lui aussi (l’énanthate de testostérone) qui nécessite des injections intra musculaires hebdomadaires, et un autre dérivé , que l’on trouve aussi en pharmacie, qui nécessite des injections tous les 45 jours.  Le docteur Soufir continue ses recherches et publie régulièrement, vous pouvez le trouver sur internet facilement.

Notons un papier bien prometteur dans la revue PNAS qui relate l’utilisation par des chercheurs d’Asutralie de protéines qui bloqueraient des nerfs qui interviennent dans l’expulsion des spermatozoïdes.  L’avantage ici est de ne pas utiliser ou bloquer des hormones, sans effet secondaire.  A suivre, donc, pour l’instant c’est chez la souris seulement (PNAS, 1318624110, Nov 2013) mais cela fait beaucoup de bruit… 

Il y a des médicaments connus pour arrêter la production de spermatozoïdes, tels que la thioridazine, utilisée pour la schizophrénie.  Mais cette ‘clean sheet pill’ n’arrive pas à trouver l’argent nécessaire pour être testée.  Le docteur Amobi à King’s College London, ne trouve pas les fonds, et la cause principale semble être qu’environ 50% des hommes ne peuvent envisager un orgasme sans éjaculation, c’est comme perdre leur masculinité.  

Autre solution prometteuse : Vasalgel : un gel est injecté dans le canal déférent semble marcher à 100%  comme une vasectomie réversible, c’est mécanique, les spermatozoïdes sont cassés quand ils passent à travers ce polymère.  Utilisé depuis 1989 en Inde, développé par le docteur Sujoy Guha.  Les US essaient de le faire commercialiser en ce moment.

Il y a une plante aussi, le Gandarusa, qui est mâchée en Indonésie, et a, apparemment la propriété d’éviter les grossesses chez les partenaires, sans gêner la sexualité des messieurs de la tribu des Papuas.  Elle interfèrerait avec une enzyme nécessaire dans la production du sperme.  Des essais très prometteurs sont en cours.  Les autorités indonésiennes le prenne apparemment très au sérieux à cause des taux de natalité élevés.   Des essais cliniques sont en cours. (http://www.newmalecontraception.org/indonesian-pill-gandarusa)

Mais admettons que vous ayez tout de même procréé, et vous voilà tout fier d’être papa ou maman.  Vous vous en doutez, les hormones ont leur mot à dire quant au dévelopement de votre bambin. Celles-ci jouent un rôle déterminant bien avant cette charmante période qu’est l’adolescence, elles jouent même un rôle avant la naissance,  et un rôle essentiel.  C’est celui de la détermination du sexe du cerveau et de l’orientation sexuelle de votre progéniture.  

Références

Exploring psychology, David Meyers,  Worth Publishers

Endocrinologie,  J Hazard et L.  Perlemuter.  Ed Masson

Wikipédia 

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