La Chute de la Civilisation

La Chute de la Civilisation

Tout de suite dès qu’on nous parle de « chute de la civilisation » notre imaginaire se déchaîne autour du mythe de la fin du monde. Des récits post-apocalyptiques, il y en a des tonnes. Mad Max, La Route, Je suis une légende et des milliers d’autres dont les récits de zombies. Ça c’est quand on parle du monde d’après une chute brutale. Mais existent aussi des récits seulement autour de l’événement brutal en question, tels les films catastrophes : 2012 ou Le Jour d’Après. La fin des mondes nous fascine. Apocalypse, Revanche de Gaïa, Invasion extraterrestre, Collapsologie, Effondrement. Tout un tas d’expressions autour d’un fantasme de notre propre chute civilisationnelle. Dans la réalité, est-ce aussi brutal et spectaculaire ? Mieux encore, pourrait-on prédire la chute de notre propre civilisation ? Et qu’en est-il des civilisations précédentes : peut-on en apprendre quelque chose ? Qu’en dit l’Histoire de l’humanité à ce sujet ?

Chronique pour l’émission 461 de Podcast Science sur le thème de La Chute

Comme je me suis attaqué à un sujet plus vaste que je ne le pensais, j’aimerais juste souligner que je ne suis ni anthropologue, sociologue, historien ou expert en sciences politiques. Je ne suis qu’un curieux de sciences humaines parmi vous qui tente de démêler le vrai du faux entre les fantasmes, peurs et croyances humaines et les réalités scientifiques.

Société Vs Civilisation

D’abord, on doit commencer par bien définir de quoi on parle. On ne parle pas de la fin du monde avec une explosion de la planète où tout redeviendra poussière. On parle d’une chute de la civilisation. Mais ça fait référence à quoi déjà une civilisation ?

Je vais commencer par différencier le terme société du terme civilisation. Une société est juste un groupe d’humains organisés ; alors qu’une civilisation est ce même groupe d’individu mais duquel émerge une certaine personnalité – si on peut dire – avec des propriétés bien à elles. Ça peut être un système économique, entre une civilisation communiste ou une civilisation capitaliste, un système politique, entre un civilisation totalitaire, oligarchique, anarchique, ou toute une culture atypique (modes de vie transmis de génération en génération) ou tout simplement une manière atypique de s’organiser socialement. Par exemple, la famille est un pilier important dans la civilisation japonaise.

Civilisation : acquis de « compétences de vivre ensemble »

Organisation sociale, système politique, économique, culture etc. ça fait beaucoup de critères pour définir ce qu’est une civilisation. De ce que je comprends, pour beaucoup d’anthropologues, archéologues et sociologues (NN. Kradin, 2006, Archaeological criteria of civilization), la civilisation résulte de l’acquisition de tous ces critères au fur et à mesure des années, que je résumerais en 6 points :

  1. Satisfaire les besoins primaires : alimenter en nourriture et en eau un peuple
  2. Un regroupement localisé : souvent en organisations en cités
  3. Division du travail en métiers spécialisés : un pêcheur, un bûcheron, un forgeron…
  4. Transmission des connaissances et savoir-faire souvent par l’écriture
  5. Règles de vies, lois juridiques et structure sociale : par exemple une structure sociale hiérarchique avec un chef qui dirige puis le peuple qui suit.
  6. Et enfin une culture commune : que ce soit l’art, l’architecture et les idéologies voire philosophies de vie

Ainsi, une chute d’une civilisation serait une disparition de la plupart de ces critères. Critères qui, selon les auteurs, sont plus ou moins nombreux. Ils ne sont toutefois pas nécessaires et restent discutables (NN. Kradin, 2006, Archaeological criteria of civilization). Par exemple, une société qui n’a pas de cité ou de ville sédentaire peut tout à fait être une civilisation à part entière. Prenez les peuples nomades. Quand on parle de civilisation on s’imagine déjà les mayas, les sumériens, les romains ou les égyptiens. Mais il y aussi les mongols grand peuple nomade !

Des exemples de civilisations

Dans le jeu Civilization, des dizaines de civilisations peuvent être jouées avec leurs propres bâtiments et unités caractéristiques, allant des zoulous aux écossais. Ouais ouais, même les écossais. C’est dire combien le mot civilisation est flou. Pour certains on ne peut parler que de civilisation grecquo-romaine ou de civilisation orientale et occidentale, alors que pour d’autres on peut y différencier à l’intérieur une civilisation française ou écossaise. Pareil pour l’Afrique. Côté occident on a trop tendance à rassembler tous les peuples africains sous une même civilisation africaine, alors que la réalité est bien plus complexe. Ci-dessous une vision artistique des différents peuples africains avant la colonisation :

Processus de la civilisation de Norbert Elias

À travers ces exemples, on arrive à pouvoir détourer un peu ce qu’on veut dire derrière le mot civilisation. Mais ça reste un terme flou. Il y a une idée de peuple, d’une société, d’un groupe d’individu donc, et tout un tas de critères qui en émergent, de la structure sociale à la culture.

Tous ces critères, qui définissent à peu près une civilisation, ne s’acquièrent pas en un claquement de doigts. Il y a tout un processus de plusieurs décennies. Un processus de civilisation, comme l’explique le sociologue Norbert Elias. Selon lui, la civilisation est un processus continu qui a pour but de pacifier les mœurs en intériorisant les désirs et pulsions individuels au profit du bien vivre ensemble (Sociologeek, 2019, https://youtu.be/LK8Kr88qzuw).

Dit autrement, un processus de civilisation a pour but que l’humain soit un être civilisé. C’est-à-dire être éduqué, être cultivé, avoir intégré et appliqué les codes, les normes d’une société donnée. Être civilisé c’est garder en soi ses envies et pulsions individuelles, jugées bestiales ou animales (https://www.universalis.fr/encyclopedie/civilisation), pour ne faire ressortir qu’un aspect respectueux vis-à-vis des autres. C’est de ça que parle N. Elias quand il évoque la pacification des mœurs. Si on extrapole, le but ultime d’un processus de civilisation serait d’accepter la différence de l’autre pour vivre sous le même toit.

La chute d’une civilisation

Pour résumer, la chute d’une civilisation serait donc :

  1. La perte de tous ses critères atypiques, de sa culture à sa hiérarchie sociale en passant par son système économique et de satisfaction des besoins primaires.
  2. Ne plus accepter l’autre – au sein de la même société – au point de tolérer la violence contre cet autre jugé différent. De manière caricaturale ce serait un retour à la barbarie. (F.Delmotte, 2010, Une théorie de la civilisation face à « l’effondrement de la civilisation)

En une phrase, la chute d’une civilisation est synonyme de l’éclatement de la société, où les individus qui la composent ne se tolèrent plus et ne suivent plus les mêmes critères civilisationnels. En un mot, c’est littéralement la « décadence ».

Un mot qu’on peut entendre ici et là parfois dans nos médias. La décadence. Souvent pour critiquer les comportements et philosophies de vies des autres sans remettre en question son propre comportement. Car oui. J’insiste. La décadence, où la chute d’une civilisation, ce n’est pas deux ou trois critères qui changent. La décadence c’est aussi et surtout ne plus pouvoir tolérer l’autre. De fait, si vous me suivez, si une personne parle de décadence en remettant en question la philosophie de vie de l’autre, elle-même participe à cette dite « décadence » car elle n’arrive plus à tolérer l’autre.

Civilisation : un organisme vivant résilient

L’histoire de l’humanité en a connu pas mal des chutes de civilisation. La plus impressionnante étant celle du célèbre millénaire empire romain, qui est souvent rapidement expliquée par une invasion barbares puis à la déposition du dernier empereur vers l’an 476. Mais bordel. On y croit vraiment qu’un empire, qui a connu des siècles et bon nombres de déséquilibres, chute juste à cause de vulgaires barbares ou d’un empereur déchu ? C’est bien trop simpliste. Comme toujours, la réalité est plus complexe.

Une civilisation, c’est complexe.

Une civilisation est un réseau de groupes d’humains dont émerge ses propres propriétés, sa propre personnalité. Plus loin encore, dans la fiction Foundation, Isaac Asimov (1951) propose une intéressante psychohistoire comme si à partir d’une psychologie de la civilisation on pourrait prévoir statistiquement l’avenir de celle-ci.

Tel un immense organisme vivant où chaque cellules nous composent, chaque personne et groupe de personnes composent la civilisation. Pour rester en vie, il y a une sorte d’homéostasie. On peut alors souvent résumer les facteurs de chute d’une civilisation par un déséquilibre homéostatique, entre les régulations internes et les régulations avec l’extérieur.

La chute de l’Empire Romain

Pour l’empire romain, côté déséquilibre interne, on a le pouvoir économique morcelé avec en plus des évasions fiscales (L.Testot, Décembre 2020, La chute de Rome, éternel miroir de nos peurs). L’imprenable et mythique Rome a été prise par les Wisigoths (en 410 sous la conduite d’Alaric), perdant de se splendeur éternelle. Wisigoths qui font d’ailleurs partie de l’empire romain hein. La civilisation romaine regroupe en elle-même une diversité de peuple déjà énorme. Puis en 476 le trône impérial est renversé.

Quant aux déséquilibres externes, il y a toujours eu des pressions aux frontières de la part des Huns, Perses ou Germains. Mais ce n’est qu’un facteur parmi d’autres. Selon l’historien Kyle Harper (Comment l’Empire Roman s’est effondré, 2019) l’apogée de l’empire coïncide avec un climat doux et profitable. Et la chute s’est petit à petit déclenchée lors d’un refroidissement climatique avec des des pathologies et pandémies venues d’ailleurs au fur et à mesure que l’empire étend son territoire.

Recette de la chute civilisationnelle

Mettez tout ça ensemble, déséquilibres internes (économiques, politiques, culturels…) et déséquilibres externes (climati, peuples étrangers, épidémies..), et en quelques dizaines d’années vous obtenez la chute de l’empire donné. Voici la recette de la chute d’une civilisation. Il n’y a pas qu’une cause. C’en est plusieurs intriquées. Ce fut vrai pour l’empire romain, mais aussi pour la chute de l’empire ottoman (Y.Ternon, 2020, L’Empire ottoman: Le déclin, la chute, l’effacement), de dynasties chinoises (L.Testot, 2018, La chute des Song), du monde grecque (Passé Sauvage, 2021, Quand l’Ancien Monde s’est effondré : Les Peuples de la Mer) ou de la civilisation Mayas (Nota Bene, 2018 Pourquoi les Mayas ont disparu ?). Bref. Il ne faut pas fantasmer qu’une civilisation s’évapore en un claquement de doigts par une seule et même cause.

Ainsi, la seule cause de l’impact sur l’environnement (érosion des sols, la destruction de la forêt, etc.) n’est pas suffisante pour expliquer la chute.On peut faire écho à nos mouvements écologistes actuels qui ne voient que ce critère. Mais même pour l’île de Pâques ou on dit souvent que ce peuple aurait disparu uniquement par une mauvaise exploitation des forêts de l’île (Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie, 2005, Jared Diamond). Il y a aussi eu des déséquilibre provenant de l’extérieur comme des raids esclavagistes de la part des européens (Pierre Thomé, 2021 Août, Critique de la notion d’effondrement global).

Collapsologie : idéologie de l’effondrement

Et notre propre civilisation alors ? Où en est-elle ? Nous dirigeons-nous vers un effondrement comme nous le promet et prédit la collapsologie ? (Raphaël Stevens et Pablo Servigne, 2015, Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes) La collapsologie se revendique d’être une science interdisciplinaire mais est, plus concrètement, un courant de pensée qui surfe sur la peur et le fantasme d’une fin du monde soudaine imminente (T.Michaud, 2021). Ce n’est pas de la science mais une interprétation de la science. (Critique de la Collapsologie, 2019 Bertrand Louart ; L’effondrement, parlons-en, 2019 Jérémie Cravatte)

Avec quelques dérives New Age et le fantasme de la revanche de Gaïa, comme si la Nature se rebellerait. Et aussi avec leurs courants extrêmes comme les survivalistes qui achètent des bunkers ou les nihilistes qui n’attendent que la destruction de l’humanité. Ou à l’inverse les « Bisounours », comme ils les appellent, qui pensent que faire un petit potager commun va sauver l’humanité (Pierre Thomé, 2021 Août, Critique de la notion d’effondrement global).

La collapsologie repose malgré tout sur plusieurs modèles systémiques bels et bien scientifiques, où la chute d’un seul système entraîne les autres et donc toute une civilisation : entre le modèle World3 des années 70 (lié au rapport de Rapport Meadows), les 5 étapes de l’effondrement du Dmitri Orlov, ou le modèle HANDY (Human and Nature Dynamics).

Selon les ‘oracles et devins’ dits collapsologues, l’effondrement de notre civilisation sera brutale. Et c’est là que ça devient moins scientifique. Car ça reste qu’une interprétation parmi d’autres, comme si on regardait dans une boule de cristal. Pour citer Yves Cochet, un grand acteur du mouvement : « L’effondrement de l’empire romain a duré plusieurs siècles, celui des Vikings au Groenland plusieurs décennies. Mon hypothèse est que la vitesse de l’effondrement est une fonction de l’intégration, du couplage, de la connectivité. Dans cette hypothèse, l’effondrement de la société mondialisée est probable avant 2020, certain avant 2030. » (27 Mai 2011) Bon, il a dit ça en 2011 et on est en bientôt en 2022. Certains diront tout de même que l’épidémie du Covid serait un domino de plus vers la chute de notre civilisation (T.Michaud, 2021, réalisation partielle de l’imaginaire collapsologique dans Penser la Covid 19…). Ce qui n’est pas totalement faux si on reprend l’histoire des civilisations. Mais ce n’est pas suffisant.

Source de l’image (Credit: Nigel Hawtin)

Cliodynamique : prédire l’Histoire

Car encore une fois, une chute d’une civilisation est due a de multiples causes et pas seulement la chute d’un domino qui fait entraîner les autres. Ce qu’il faudrait, c’est étudier toutes ces causes et les mettre sur un graphique pour en prédire la tendance future. On a les chiffres de l’augmentation exponentielle de la population humaine. On a les chiffres des stocks restant des ressources et de leur consommation. Est-ce qu’on pourrait trouver une fonction – ou une formule – pour pouvoir prédire la suite de la courbe d’une civilisation ? C’est-à-dire prévoir l’avenir ? Voir si ça devra chuter au bon d’un moment ?

Oui, s’il y a des régularités dans le passé, nous disent les scientifiques d’un nouveau champ d’étude appelé la cliodynamique. La cliodynamique, c’est-à-dire littéralement la dynamique de l’histoire. Et des régularités, on en trouverait ! Un modèle qui en ressort serait un cycle entre démocratie et tyrannie : le modèle de Tainter (1998) (DirtyBiology et Histoire Brève, courant 2015, Prédire l’Histoire ; https://www.sfecnet.fr/cliodynamique/les-cycles-seculaires-theorie-structurelle-demographique-2) Un cycle entre une organisation sociale très simple voire pyramidale, ou carrément totalitaire pourrait-on dire, et une organisation sociale la plus démocratique possible avec beaucoup voire trop de stratifications sociales au point que ça devienne trop complexe et inefficace.

Selon cette théorie cyclique, les indices d’un basculement sont les suivants :

  • Inégalités sociales fortes entre super-riches et ceux qui ont à peine accès à l’eau.
  • Finances instables où c’est l’État lui-même qui renfloue les caisses des entreprises
  • Érosion voire épuisement des ressources de l’environnement.

Je vous laisse conclure par vous-même sur notre civilisation actuelle.

Civilisation : ce n’est pas un continuum du progrès

Sommes-nous à un moment charnière de l’histoire ou une organisation très simple voire totalitaire serait de retour ? En tout cas, en France la banalisation du racisme et de la violence dans les discours politiques me fait personnellement questionner. Rien qu’avec les termes autour du wokisme, cancel culture ou islamo-gauchisme.

Car il ne faut pas oublier les leçons de l’histoire. La civilisation n’est pas un acquis naturel et définitif. Le processus civilisationnel n’est pas un continuum vers le progrès et une société plus égalitaire. Dois-je réellement vous rappeler l’exemple de l’Allemagne des années 30 ? Nous ne sommes jamais à l’abri d’élire à la tête d’un peuple quelqu’un qui rabâche une idéologie basée sur des croyances, mensonges et la peur des gens (voire en utilisant un bouc émissaire). Et même si c’est sous justification de la situation écologique, on doit refuser les injustices et exploitations. (F.Delmotte, 2010, Une théorie de la civilisation face à l’effondrement de la civilisation ; J.Cravatte, 2019, L’effondrement, parlons-en).

Après, cette idée de cycle ne reste qu’un vieux modèle et pas une loi scientifique bien sûr.

Pas qu’un seul scénario catastrophe possible

Et même. Et quand bien même. Même s’il y a bel et bien un modèle de cycle historique qui s’applique, on ne connaît pas comment ça va se passer ni quels seront les chemins futurs empruntés. Contrairement à ce que nous rabâche la collapsologie vers une rupture claire et nette de la civilisation industrielle actuelle, plusieurs d’autres chemins sont possibles en continuité avec notre civilisation actuelle.

Comme le répètent, Clothilde Chamussy pour la chaîne Passé Sauvage, Benjamin Brillaud pour la chaîne Nota Bene, ou Jérémie Cravatte dans son bouquin L’effondrement, parlons-en… (2019) : les groupes humains se déchirent, se font déchirer, se transforment, mutent mais ne s’effondrent pas. Aujourd’hui, la civilisation Maya n’est plus. Ça ne veut pas dire que le peuple Maya n’est pas encore là ! De même, ce n’est pas parce qu’un jour notre civilisation telle qu’on la connaît chutera qu’on disparaîtra comme ça, telle une fin du monde fantasmée, en un claquement de doigts.

D’autant plus que les signes des limites nos systèmes et de notre civilisation sont et ont toujours été là. Allez parler collapsologie, en craignant la perte de votre confort, aux plus précaires qui meurent – toujours aujourd’hui – de faim ou de froid. Allez parler collapsologie, en leur disant que ça va arriver plus tard, aux migrants qui ont vécu l’horreur et n’ont plus de terre à cultiver ou habiter. Ce n’est pas quelque chose de futur. Si chute de civilisation, si basculement il y a, c’est présent et déjà là. Et c’est à nous de choisir la voie.


J’sais pas comment sauver l’monde
Et si j’savais j’suis pas sûr qu’j’le ferai
J’ai pas grand chose à t’offrir
À part te dire qui j’suis et c’que j’sais
J’ferai jamais c’qu’on m’dit en premier
Les mensonges circulent plus vite qu’le vrai
J’ai couru après l’bonheur
Sans prendre le temps d’savoir c’que c’est
J’essaye d’avoir un enfant
J’essaye d’avoir autre chose que des regrets
Quand il verra 2022
J’comprendrai qu’il s’mette à pleurer
Ils disent que tout va s’effondrer
Qu’on va y passer dans trois degrés
J’pensais qu’la science allait nous sauver
Mais j’ai d’moins en moins confiance au progrès

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