Dossier – La Mémoire

Dossier d’Anh Tuan dans l’épisode #28

 

Notes de l’auteur : Me suis vraiment lâché sur ce sujet …

Ca commence bien, j’ai déjà oublié de quoi je voulais vous parler aujourd’hui … Ah oui ! La mémoire ! Bon d’accord, c’est pas la meilleure introduction que j’ai faite mais elle me faisait déjà rire rien qu’en l’écrivant. A l’oral, ça passe moins bien, mais c’est pas grave, j’assume ^^

Plus sérieusement, la mémoire est un sujet que mon ami Khamphis du podcast “Les Projets du Web ” m’a gentiment proposé. Il s’étonnait de la capacité de son cerveau à emmagasiner des connaissances sans visiblement en perdre. Me suis dit : “Whaouu super sujet” ! Donc Khamphis, je te remercie pour l’idée de dossier.

Alors comment fonctionne la mémoire ? Où est-elle située dans notre cerveau ? Y-a-t-il plusieurs types de mémoires ? Vous saurez absolument tout dans la suite de l’épisode

Alors, tout d’abord, la mémoire se passe dans notre cerveau, et comme tout ce qui touche cet organe, elle est encore très très mal connue. Mais la science avance, petit à petit et on commence à en savoir un peu plus.

Petit récapitulatif de nos connaissances :

  • La mémoire est intimement liée à l’hippocampe cette structure cérébrale enfouie dans notre cerveau. Il serait en quelque sorte l’organisateur des informations à stocker.
  • Ces informations seraient ensuite dispatchées, envoyées en périphérie de notre cerveau, ce qu’on appelle le cortex ou plus simplement : la célèbre matière grise
  • A chaque mémorisation, les neurones de ce cortex créent entre eux des connections et ce sont ces circuits qui stockeraient l’information.

Ce stockage en périphérie ne se fait pas au hasard, les images sont stockées près de l’aire visuelle du cerveau. Il en est de même des sons à côté de l’aire auditive, etc, etc … Plutôt pratique pour réutiliser ce souvenir par la suite. Le cerveau est quand même magnifiquement fait !

Ah et vous savez quel stimulus on mémorise le mieux ? Contrairement à ce que l’on pense, c’est le monde evanescent des odeurs que l’on capture le mieux dans notre cerveau. Et l’explication est une fois de plus biologique. Devinez où est située l’aire olfactive. Bingo ! Pile devant l’hippocampe. C’est pour ça qu’on a une mémoire quasi absolue quoique associative des odeurs.

A ce sujet, une fois n’est pas coutume, petite parenthèse. Je vous conseille un roman fabuleux de Patrick Suskind : le Parfum. Il traite merveilleusement bien du royaume des odeurs, c’est un régal à lire. Ca doit être un de mes livres préférés. Fin de la parenthèse.

Voilà, maintenant qu’on en sait un peu plus sur la biologie de la mémoire, intéressons-nous à la façon de mémoriser.

Pour ça, on va faire un petit jeu.

“Ladies and Gentlemen, faites un tonnerre d’applaudissements pour mon ami … Mathieu !”  (Il n’était pas du tout au courant)

(Séries de Questions-Réponses pour installer l’ambiance plateau de Jeu)

  1. Bonjour Mathieu, qu’est-ce que vous faîtes dans la vie ?
  2. Ca va ? Pas trop le trac ?

Ecoutez-moi bien, Mathieu, je vous explique les règles qui sont toutes simples. Je vais vous donner 3 défis. Si vous répondez Juste, vous gagnez le Méga-Prix qui est, je le rappelle à nos chers spectateurs, un abonnement A VIE au magnifique PodcastScience ! Beau cadeau n’est-ce pas ? Si vous répondez Faux … bah, on vous offre quand même l’abonnement, c’est comme ça, la maison est généreuse ^^

Vous êtes prêt Mathieu ?

  1. Défi n°1 : Mémorisez cette suite de chiffres : 1 4 6 3 5 7 9. Récitez-les maintenant.
  2. Défi n° 2: Combien font 24+15 ?
  3. Ultime Défi n°3 : Redonnez moi la série de chiffres du défi n°1

(Logiquement, il ne devrait pas y arriver mais on ne sait jamais, notre Mathieu est un phénomène !)

Quel dommage ! Vous étiez à deux doigts d’y arriver ! De toute façon, on vous offre cet abonnement donc tout le monde est content, hein ! Voilà, vous pouvez l’applaudir bien fort, merci Mathieu.

Bon plus sérieusement, que nous apprend ce jeu podcastique au budget époustouflant ? Il nous confirme l’existence d’une mémoire à court terme. Pour ça, j’ai utilisé la méthode de l’empan mnésique qui mesure le nombre d’éléments que l’on peut retenir. La limite est normalement de 5 ou 6. En fait, Mathieu, tu partais perdant dès le départ. Sans rancune ?

Cette MCT, mémoire à court terme est indispensable. Elle ne dure pas très longtemps, une trentaine de secondes, mais nous permet des choses très utile comme taper un numéro après l’avoir lu sur un bout de papier, lire ou plus généralement apprendre.

En effet, la MCT est la première phase de traitement de l’information. Une fois dans ce circuit, si on veut la retenir, on a deux choix :

  • auto-répétition de maintien : On répète et répète encore cette information, ce qui la maintient dans la mémoire à court terme
  • auto-répétition d’intégration : On l’associe avec une information déjà connue

Grâce à ces deux méthodes, l’information se grave des chemins dans l’autre type de mémoire : la mémoire à long terme (MLT)

Et c’est là que ça devient intéressant. Cette mémoire est notre façon habituelle de stocker sur la durée les informations. C’est grâce à elle que je sais que : “Pon Ten Ven Sal Haz Di Se Ve” sont les impératifs irréguliers de la langue Espagnole. C’est encore grâce à elle que Professeur Von peut vous chanter le générique de Goldorak.

La MLT se divise d’ailleurs en 3 catégories :

  1. Mémoire épisodique : Celle de nos souvenirs personnels. Paradoxalement, cette mémoire est la moins fiable puisqu’elle se base sur notre ressenti qui peut, avec le temps, transformer le souvenir.
  2. Mémoire sémantique : C’est celle des faits et des connaissances encyclopédiques. Beaucoup plus fiable que la mémoire épisodique, c’est elle qui stocke par exemple, notre vocabulaire, nos langues, etc …
  3. Et enfin, la dernière : la Mémoire procédurale. C’est celle qui est communément appelé mémoire musculaire. Elle regroupe tous les gestes appris et qui ne nécessitent pas un contrôle conscient. C’est grâce à elle qu’on dit que : “Le Vélo, ça ne s’oublie pas !”

Pour résumer, la répétition est la clé de la mémorisation. Elle permet de passer de la mémoire à court terme à la mémoire à long terme. Ces données sont ensuite stockées sous forme de réseaux de neurones. Et l’oubli vient quand ces connections ne sont plus assez souvent stimulées en remémorant l’information. Les réseaux de neurones s’estompent.

Au lycée, un de mes professeurs me disait d’ailleurs : “Apprendre, c’est oublier 3 fois.” Et il avait bien raison.

Je conclus d’ailleurs ce dossier par un lien qui répertorie une liste de moyens mnémotechniques très utiles en science. Vous pourrez ainsi retenir les décimales de Pi ou le tableau périodique des éléments grâce à des associations d’idées.

C’était Anh Tuan pour PodcastScience : A vous les studios !

 

 

 

 

 

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