Posthumanisme et Transhumanisme

Dossier de David présenté dans le podcast #73.

Quelques définitions :

L’idée directrice du transhumanisme est que nous approchons d’un tournant où la science et la technique vont rendre possible la création d’un homme pas – ou moins – soumis au vieillissement, et qui aura des capacités intellectuelles et physiques supérieures. Un post-humain ! En découle une volonté de changer l’homme. Pour les transhumanistes, cet objectif sera rendu possible par les progrès de la technique et aboutira au changement de la nature humaine. Derrière le post humanisme se cache une grande confiance en la science et une croyance en l’existence d’un progrès. Et si le terme n’était pas connoté négativement je dirais que le post humanisme est une forme de scientisme. Au passage vous vous demandez sûrement s’il faut faire une distinction entre “trans” et “post” humanisme.

Il me semble que dans le monde anglo-saxon le terme transhumanisme est beaucoup plus utilisé. Il me semble aussi qu’il n’y a pas de définition universellement admise faisant une distinction claire entre ces deux concepts. Mais le terme transhumanisme insiste naturellement plus sur la transition c’est à dire l’amélioration de l’homme actuel. Tandis que  le terme post humanisme peut faire référence à un posthumain ayant éventuellement quitté son statut d’humain.

La singularité est une idée, attribuée à John Von Neumann un brillant savant américain des années 40-50 dont les auditeurs de vie artificielle ont déjà entendu parler. JVN est l’un des pères de l’informatique avec Alan Turing et c’est aussi le créateur du concept de singularité technologique. Le concept de la singularité est qu’il y a une «accélération accélérée» du progrès technologique humain et que, si l’on représente ce progrès par une courbe, on approche d’une sorte de tangente verticale. Pour les partisans de la singularité, quand on passera ce point, cette tangente, la singularité, les progrès technologique seront si importants que l’on aboutira à une sorte d’explosion de l’intelligence dont les conséquences sont quasi impossibles à imaginer. La singularité est souvent présentée comme reliée à l’informatique : aux lois de Moore et à des Intelligence Artificielles ou des machine capables de créer des versions améliorées d’elles-mêmes. Ce qui est dans la droite lignée des travaux de John Von Neumann. Il est aisé d’imaginer que la singularité technologique puisse être conçue comme un moyen de créer des posthumains.

L’extropie, que l’on va aussi retrouver chez certains transhumanistes est l’idée que l’on soit capable, par la technique d’inverser l’entropie de l’univers. Ce qui semble pour le moins utopique.

Rapide historique

Les gens qui présentent le transhumanisme signalent généralement, il me semble à juste titre… Qu’il s’inscrit dans la droite lignée de traditions scientifico-mystiques  bien plus anciennes qui, elles aussi, cherchaient à découvrir les moyens d’accéder à l’immortalité. On peut citer la tradition gnostique du Christianisme, les recherches des alchimistes, certaines religions orientales… La légende de Gilgamesh. Héro sumérien cherchant à acquérir l’immortalité est aussi très fréquemment citée.

Plus récemment le transhumanisme est aussi un descendant de l’humanisme et des lumières dans le sens où il se conçoit comme étant une idéologie fondamentalement rationnelle. Et qu’il met l’amélioration de la vie humaine au centre de son dispositif idéologique.

Le terme transhumanisme apparaît à la fin des années 50. Mais le transhumanisme tel qu’on le connaît aujourd’hui ne se structure en organisation que dans les années 90 sur des idées provenant des 60 à 80  comme la vague hippie. Ou des idées comme la sémantique générale qui postule qu’on peut changer l’homme, l’améliorer, en changeant le langage. On retrouve dans les mouvements transhumanistes les influences de trois idéologies qui s’entrecroisent : une gauche humaniste, un libertarianisme individualiste et un mouvement hippie en quête de sens…
En revenant un petit peu sur le mouvement hippie je vais vous parler de Timothy Leary qui représente assez bien l’excroissance technophile de ce mouvement. Il est connu pour avoir été l’un des prophètes du LSD. Mais aussi un scientifique reconnu pendant une partie de sa vie. Il développa peu avant sa mort un projet prônant l’augmentation de l’espérance de vie ainsi que l’extension de l’intelligence humaine, le tout associé à de la conquête spatiale. Trois thématiques qu’il est à mon sens cohérent d’associer et que l’on retrouvera dans le mouvement transhumaniste.
Les idées qui intéressent les transhumanistes sont souvent à la frontière de la science. Leurs idées ne sont pas franchement dans les pseudosciences, mais elles restent souvent assez marginales. L’imagerie transhumaniste provient en grande partie la SF et du cyberpunk. Mais je ne vais pas du tout développer cet aspect dans ce dossier. On peut tout de même citer le neuromancien de William Gibson comme œuvre ayant inspiré le mouvement et Serial Experiments Lain comme exemple d’œuvre inspirée par les idées transhumanistes.

Les organisations transhumanistes des années 90 à nos jours :

La première organisation transhumaniste à apparaître est l’extropy institute qui est fondée en 1992 et qui a disparu depuis. On retrouve ici, au moins dans le nom choisi pour l’association, un objectif particulièrement ambitieux, voire irréaliste. Par ailleurs, politiquement, l’institute était semble-t-il particulièrement libertarien et sans doute plutôt à droite. L’organisation a disparu en 2007 même si sa mailing-list reste plutôt active.
De l’autre côté, avec des ambitions affichées beaucoup plus raisonnable, apparaît en 1998 l’association mondiale de transhumanisme world transumanism association qui s’est depuis renommée humanity+. Elle propose deux définitions complémentaires du transhumanisme :

Le mouvement culturel et intellectuel qui affirme qu’il est possible et désirable d’améliorer fondamentalement la condition humaine par l’usage de la raison, en particulier en développant et diffusant largement les techniques visant à éliminer le vieillissement et à améliorer de manière significative les capacités intellectuelles, physiques et psychologiques de l’être humain.

L’étude des répercussions, des promesses et des dangers potentiels de techniques qui nous permettront de surpasser des contraintes inhérentes à la nature humaine ainsi que l’étude des problèmes éthiques que soulèvent l’élaboration et l’usage de telles techniques.

On voit donc ici que l’association se place non seulement en promoteur de la technique mais aussi comme un lieu de réflexions aux conséquences éthique de l’arrivée d’un post humain.
Dans la même lignée peut être encore un peu plus orienté vers le centre gauche si il faut la situer politiquement on trouve aussi une association française qui s’appelle Technoprog.
Enfin à l’opposé, je dis à l’opposé car le monsieur ne me semble pas forcément outre mesure sympathique, il y a la singularity university de Ray Kurzweil. Le projet est en grande partie financé la NASA et par Google et son directeur Larry Page. L’association organise entre autre une Université d’été où les places sont extrêmement prisées. Le projet semble intéressant mais vu d’assez loin j’ai l’impression qu’il est très, trop orienté business et Networking. Ça semble davantage être l’endroit pour trouver comment commercialiser une invention révolutionnaire qu’un rassemblement de chercheurs.
Le deuxième point négatif tient pour moi à la personnalité de Ray Kurzweil : Ray se comporte comme un commercial. On a fréquemment l’impression qu’il cherche à vendre quelque chose. Et c’est souvent réellement le cas. L’homme nous vend une singularité que nous allons voir dans quelques année, il se vend lui même comme un génie alors que ses réalisations semblent assez modeste. J’ai lu en partie l’un de ses ouvrages les plus connu Fantastic Voyage, en français serons-nous immortels ? Je m’attendais à me trouver face à un livre de prospective me ventant des technologies qui allaient augmenter notre espérance de vie… Il y a de ça, un tout petit peu mais le livre est surtout un livre de régimes se proposant de nous expliquer comment nous alimenter pour augmenter notre espérance de vie. C’est déjà assez décevant. Mais en plus Kurzweil suggère dans le régime qu’il propose, d’acheter une série de compléments alimentaires, compléments alimentaires vendu par une société… De Kurzweil lui-même.
L’homme ressemble un peu à un richissime propriétaire de plusieurs restaurants étoilés qui s’apprêterait à écrire un guide des meilleurs restaurants… On ne peut s’empêcher de trouver ça suspect.
Gravite aussi autour de la singularity university des gens comme Craig Venter. Un scientifique ayant grandement contribué au séquençage du génome humain et étant devenu riche suite à la revente de son entreprise.  L’homme travaille actuellement sur la biologie de synthèse et a plus ou moins créé la première cellule vivante artificielle. J’ai une citation de lui qui m’avait été retransmise lors de l’ECAL11  (une conférence européenne bisannuelle sur la vie artificielle) mais dont je n’ai pas retrouvé la trace. Elle résume néanmoins assez bien le personnage. Une journaliste l’interroge et lui demande: “Don’t you think you are playing god modifying life like this? And Craig answers: But who said we are playing?” Venter reste quelqu’un d’intéressant. De même, je n’ai rien contre Google, au contraire. Mais l’association Google Venter Kurzweil NASA donne un sentiment un peu mitigé à l’ensemble on sent poindre quelque chose d’assez médiatique, mégalo et business. Il existe au moins une dernière association transhumaniste, dans laquelle est aussi impliqué Kurzweil, le singularity Institute.

Les avancées techniques qui pourraient caractériser le post humain

Généralement, l’élément avancé est l’espoir dans les technologies convergentes c’est à dire le développement conjoint des nanotechnologies, des bio-technologies et de l’informatique pour changer le monde et l’homme. Les meilleurs exemples et les exemples les plus concrets se retrouvent actuellement dans le traitement du handicap. Je pense par exemple à Oscar Pistorius, cet athlète handicapé qui court aussi vite que les athlètes valides. Difficile de dire dans son cas si ses jambes artificielles lui apportent un avantage ou le handicapent dans sa course. La performance reste comparable à celle des athlètes classiques, mais il semble acquis que les avancées de la techniques permettrons tôt où tard à des athlètes handicapés de courir plus vite que des athlètes valides.

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iv>Mais d’ailleurs on pourrait aussi affirmer que les acteurs valides consommant des produits dopants sont eux aussi des hommes augmentés. En revenant sur le handicap et les réalisations concrètes, on peut aussi penser à l’artificial retina project qui permet de rendre la vue à certains aveugles. C’est une espèce d’œil artificiel qui cumule un implant au niveau des connexions nerveuse et une caméra branchée sur des lunettes de soleil et qui offre déjà une vision en noir et blanc avec une définition d’environs 200 px sur 200 sur les derniers modèles. Nul doute aussi que le développement de ce genre de dispositif pourrait à terme permettre à des aveugles de voir à des distances supérieures.

La cybernétique est très présente dans le mouvement transhumaniste. Il y a aussi par exemple les travaux de Kevin Warwick qui travaille sur la connexion du système nerveux humain à des machines. Si je ne me trompe pas, il a commencé par s’implanter une simple puce qui permettait de le localiser et donc d’effectuer dans son laboratoire quelques interactions sympas mais pas extraordinaires, du type voir les portes s’ouvrir sur son passage ou la lumière s’allumer et s’éteindre. Par la suite, il a réalisé des expériences bien plus impressionnantes. Par exemple après avoir implanté une grille d’électrodes dans un nerf de son bras, il pouvait commander à distance son propre bras via un ordinateur. Il a aussi effectué une «connexion sensorielle» avec sa femme qui s’était implanté une grille d’électrodes similaire. Le monsieur promet que ses recherches pourront déboucher sur de la communication ressemblant à une communication télépathique par ce procédé en 2015… Donc demain.
Après, on peut citer les très nombreuses recherches autours du vieillissement cellulaire comme par exemple les travaux très contesté d’Aubrey de Grey qui identifie 7 causes du vieillissement et qui considère que nous sommes proches de les inverser.
Dans l’arsenal de solutions envisagées par les transhumanistes on retrouve aussi des modifications génétiques sur l’embryon par exemple pour prévenir une maladie génétique. Pour revenir sur les nanotechnologies on retrouve l’idée d’un assembleur moléculaire capable de construire de la matière atome par atome. Voire aussi capable de s’autorépliquer. On imagine que de telles machines auraient de multiples utilités potentielles y compris dans le domaine de la médecine.
On trouve aussi des idées beaucoup plus fantasques telles que la cryogénisation. Dont un détracteur expliquait que si ressusciter une personne cryogénisée n’était pas impossible, la difficulté serait comparable à la reconstitution d’une vache à partir d’un hamburger.
Enfin il y a la question de l’uploading : l’uploading, c’est l’idée qu’on pourra un jour uploader l’esprit humain dans une machine. C’est en quelque sorte la dématérialisation totale de l’essence de notre être. Se transformer en pure information. On est très loin de pouvoir réaliser cet uploading. Mais on arrive déjà à connecter une mémoire électronique à un cerveau de souris. Et certaines personnes envisagent d’utiliser ce genre de techniques pour soigner la maladie d’Alzheimer.
Pour terminer un petit peu sur ces réalisations techniques et pour revenir sur terre, on notera aussi que les projets mis en valeur sur les sites de humanity plus ou de la Singularity University tournent autour de l’empowerment avec par exemple des plan de RepRap sur humanity plus mais aussi du développement durable de l’humanitaire.
Quelques réflexions sur le transhumanisme
Une des thématiques qui revient fréquemment est la création de quelque chose d’autonome capable de se répliquer et de s’améliorer c’est la qu’on retrouve des thématiques proche de la vie artificielle et des recherches en intelligence artificielle.
J’en profite pour ajouter, pour faire le lien avec le précédent dossier, un mot sur que ce que Susan Blackmore appelle des temes. Ce sont des créatures technologiques auto-réplicatrices évoluant par sélection naturelle.
Même si ce mot n’est pas vraiment utilisé par les transhumaniste le concept qu’il couvre est intéressent et recouvre des thématiques et font parti des outils qui intéresse beaucoup les transhumanistes.
Pour rester dans le domaine de la sélection naturelle, les mèmes font aussi partie des thématiques mentionnées par  les transhumanistes. Il y a derrière cela l’idée que comprendre les mèmes pourrait expliquer nos pensées et donc permettre de s’améliorer. Un peu comme la sémantique générale dont je vous parlais précédemment.
Bien évidement, on retrouve une multitude d’autres thématiques telle la convergence homme machine, l’immortalité
On peut aussi se demander si nous ne sommes pas déjà des hommes augmentés; l’homme est caractérisé par l’utilisation d’outils.En quoi est-ce qu’un aveugle avec des yeux bioniques serait plus transhumain qu’un homme normal avec une paire de jumelles? Est-ce l’implant et la modification physique qui nous rend transhumain ? Alors les personnes tatouées ou avec des pacemakers sont déjà des transhumains…
L’imprimerie a aussi durablement changé l’homme…Et il semble que la pratique du net modifie grandement notre capacité à lire linéairement. Il n’y a mon sens qu’une différence de degrés entre le marteau et l’implant nous rendant télépathe de Warwick.
La question de la différence de nature n’arrive à mon sens qu’avec les modifications génétiques ou l’uploading qui semblent à l’heure actuelle l’un et l’autre assez lointains.
Après, le fait que l’on ait affaire à une différence de degrés et que l’on soit dans un processus largement entamé n’empêche pas de réfléchir aux conséquences de ces changements.
A mon sens le transhumanisme, c’est essentiellement de la prospective technologique et des réflexions sur les conséquences de ces technologies futures. Le tout accompagné d’un regard globalement optimiste sur ces technologies.   C’est un mouvement aussi très tourné vers la liberté individuelle
Il n’est pas question d’imposer mais de proposer ce changement.
Initialement, c’est quelque chose qui tient quasiment d’une quête personnelle… Et qu’on retrouve dans le côté livre de régime/manuel de développement personnel du livre de Ray Kurzweil où dans le côté auto-expérimentation de Warwick.
Mais on retrouve aussi cela dans la notion d’empowerment et la proximité idéologique avec des mouvements autour des fablab et autres hacklabs. C’est aussi cet aspect très libertarien qui éloigne le projet transhumanisme des dystopies totalitaires, c’est à dire des contre-utopies que sont 1984 d’Orwell et le meilleur des mondes d’Aldous Huxley. D’ailleurs Huxley était proche de Leary et frère du créateur du mot transhumanisme. Il a un peu plus tard écrit un roman l’Ile que je n’ai pas lu pour présenter une utopie technologique positive.
La structuration du mouvement en organisation à partir de la fin des années 90 marque une étape importante dans le passage d’un mouvement culturel individualiste à quelque chose d’un peu plus politique porteur d’une idéologie.
Un mouvement capable de faire du lobbying. Et il me semble aussi que le petit succès politique du transhumanisme répond à un relatif vide idéologique… La lutte entre pays communistes et monde libéralo-capitaliste semble actuellement dépassé et ce qu’il reste de ces deux idéologies ne fait plus rêver.
L’extrémisme religieux revient en force sans doute pour cette même raison mais l’influence des religions sur la société décroît au moins en occident et chez les personnes ayant effectué des études longues (et de mon point de vue c’est une très bonne chose).
Le post humanisme fournit une idéologie pour laquelle on peut envisager de militer, on retrouve d’ailleurs fréquemment des encouragements au prosélytisme sur les sites transhumanistes.
C’est aussi une idéologie potentiellement porteuse d’espoir. Espoir politique dans le sens ou l’on aperçoit un projet politique centré sur le développement de la technique et espoir qui remplace l’immortalité vendu pas les grandes religions puisque le transhumanisme laisse entre-apercevoir un mieux : une immortalité atteignable dans notre monde réel.
Par ailleurs, à mon sens, son antithèse existe aussi dans l’idéologie des mouvements décroissants.   Attention je ne dis pas que le post humanisme c’est la croissance et la consommation… Mais penser que la croissance ne soit pas un indicateur de progrès valable n’est pas une originalité du mouvement décroissant. Par contre une spécificité à mon sens caractéristique de ce mouvement est une forte hostilité à la technique. A noter que quand je parle de décroissance je ne parle pas développement durable d’écologie, ou même de certaine forme de simplicité volontaire, tout cela est tout autant compatible avec le post humanisme qu’avec la décroissance. Mais que j’oppose un mouvement (le posthumanisme) qui cherche le développement et le progrès humain par la technique et un autre mouvement (la décroissance) qui cherche à imaginer un développement sans cette  même technique.
Ce qui est assez ironique c’est que ces mouvements ont tout deux une filiation avec le mouvement hippie des années 70. Filiation idéologique pour le transhumanisme. Et filiation au minimum au niveau de l’image pour les décroissants.
Vous l’aurez compris présenté comme ça je me place plutôt du côté des transhumanistes… Néanmoins ce rêve d’immortalité qui caractérise aussi le transhumanisme pause de nombreux problèmes dont le plus évident est la surpopulation.
On peut imaginer ce problème résolu par un uploading massif mais ce n’est forcément possible ni forcément satisfaisant. Un contre argument que j’ai vu fréquemment avancé par les transhumanistes est la faible natalité des pays où l’espérance de vie est haute. Cet argument me semble assez naïf.
A la rigueur l’option conquête spatiale me semble être un contre-argument plus réaliste mais là encore, un tel projet pourrait difficilement se réaliser avant que le problème de la surpopulation ne se pose.
Le transhumanisme propose aussi, j’ai l’impression, mais ce n’est pas vraiment propre au transhumanisme, une vision utilitariste de la science… La science n’est plus une pure recherche de la connaissance mais un moyen de réaliser une innovation technique qui préexiste virtuellement dans l’imaginaire. De même, la question de l’accès équitable de ces technologies en devenir à l’ensemble de la population se pose.
Il est heureux que des associations transhumanistes posent cette question, il est davantage inquiétant qu’elles ne proposent pas de mécanismes permettant de s’assurer cette équité. À mon sens, le risque est plus là que du côté des dystopies totalitaires.
Conclusion
Pour terminer, on oppose souvent au transhumanisme que la vie immortelle perdrait son charme, sa beauté, deviendrait ennuyeuse… Pourtant, personnellement je peux difficilement imaginer quelque chose de plus charmant, de plus enthousiasmant que d’avoir le temps d’explorer tous les aspects de la culture, de voir progresser les connaissances humaines, et de partir découvrir l’univers…
Et si après avoir occupé quelques milliers d’années on s’ennuie… Alors il sera toujours temps de mourir.
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