Bioéthique, Partie I – Retranscription

Ce dossier a été préparé par Franck dans l’épisode #87: accéder aux notes de l’émission

Alan :  Est-il juste de breveter  des molécules qui permettent de guérir les pires maladies et qui ne pourront guérir que les riches qui pourront les payer ? Est- il moralement défendable d’inoculer le cancer à des animaux qui souffrent autant que nous pour pouvoir nous soigner nous ? Les églises autrefois garantes de la morale ont commis les pires atrocités à un moment ou un autre de leurs histoires au nom d’une vision biaisée du bien et du mal. La science risque-t-elle les mêmes dérives ? Les a t’elle déjà commise ? Peut-on tout faire au nom de la science ? Où sont les limites ? Sujet extrêmement difficile et audacieux que celui de ses deux épisodes sur la Bioéthique et c’est Frank qui vaillamment se prête au jeu. Vous êtes sur Podcast science  nous sommes le Jeudi 31 mai et pour ce premier épisode Frank vous propose une approche historique de la Bioéthique. Bonsoir.

 

Franck : Je vais vous parler aujourd’hui de Bioéthique, pour commencer je vais donner des définitions ;

  • L’éthique : c’est la partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale.
  • Philosophie : ensemble de conceptions portant sur des principes des êtres et des choses, sur le rôle de l’homme dans l’univers, sur Dieu, sur l’histoire etc. Donc, partie de la philosophie qui envisage les fondements de la morale donc l’autre partie c’est la morale.
  • Morale : ensemble des règles de conduites considérées comme bonnes de façon absolue ou relevant d’une certaine conception de la vie.

Finalement l’Ethique ce sont les fondements de la morale et la morale c’est l’ensemble de règles de conduites considérées comme bonnes. Quand j’ai pensé ensemble de règles, j’ai pensé immédiatement au droit, je suis donc allé voir ce qu’était le droit.

  • Droit : l’ensemble des règles qui régissent les rapports des membres d’une même société.

 

Finalement on peut considérer que le droit c’est la morale d’une société, les règles qui régissent une société. Donc l’éthique d’une société, on va parler de Bioéthique, du droit des règles qui régissent sur une société et on va voir la bioéthique qui est l’étude des problèmes moraux qui sont sujets par la recherche biologique, médical ou génétique et certaines de ses applications dont la médecine. On voit que dans ” Bioéthique ” il y a ‘éthique’, c’est la morale de la société c’est à dire le droit, et il y a la partie Biologique, c’est la recherche biologique ( la médecine, etc.) Donc c’est la biologie contre ” comment elle s’associe avec le droit ”, la morale. Pour finir avec ses définitions, ce qu’il faut également voir c’est que le droit est  originellement fondé sur la religion par exemple, chez les égyptiens le pharaon qui dicte la loi, qui juge, qui nomme les juges etc. il est fils de Rê, dieu du Soleil. Chez les juifs il y a la Halakha qui est la loi juive, chez les catholiques il y a le droit Canonique, chez les musulmans il y a la Charia. Chez les romains, qui sont les fondateurs du droit occidental, avec des lois écrites sur lesquelles se basent les juges il y a une dissociation avec la religion au fil du temps mais à la base c’était pareil, c’était un droit religieux. On va voir comment la recherche biologique médicale ou génétique et ses applications (médecine) peuvent poser des problèmes éthiques à nos sociétés,  on va se cantonner aux sociétés occidentales comme exemples. On va faire l’histoire de la médecine, on va regarder comment est apparue la médecine etc.

Les premières pratiques médicales qui sont apparues chez l’Homme c’est la consommation d’herbes médicinales, celle-ci est orchestrée par le Chaman mais finalement dans toutes les sociétés (forêt amazonienne, Océanie, Afrique, etc.)  c’était un homme qui connaissait les herbes médicinales et avait également un caractère de prédiction divinatoire car il est en rapport avec les Dieux, on voit donc qu’originellement la notion de la médecine originelle a une relation directe avec le divin. La science Biomédicale (médecine) et la morale (religion) sont exécutées de concert.

Ensuite on va aller en Égypte, on voit que la médecine a beaucoup évoluée, on n’a plus seulement la consommation d’herbes médicinales on a également des actes de petites chirurgies avec la réduction de fractures, on a un art du diagnostic avec des notions de symptômes qui apparaissent etc. Des traités de médecines, on a pas mal d’écrits qui subsistent de médecine égyptienne. Mais cette médecine reste étroitement liée au Divin c’est-à-dire que les médecins sont souvent prêtres, ils prient, lisent dans les oracles, ils imputent la plupart des maladies aux colères, aux agissements, aux volontés de Dieu ou de démons c’est-à-dire que la cause des maladies est divine. Beaucoup de remèdes utilisés par les égyptiens étaient inutiles, en les étudiant aujourd’hui, parce qu’on dispose d’écrits qui nous permettent de savoir quel genre de remèdes ils utilisaient, on s’aperçoit qu’on ne connait pas leurs utilités, du moins on sait qu’ils sont inutiles pour nous. Cela permet de dire que ce n’est pas pour leur utilité qu’ils étaient utilisés mais parce qu’ils répondaient aux croyances religieuses de l’époque. Ce qu’il faut signaler aussi sur cette médecine égyptienne, du moins la religion, c’est qu’il y a tout un rituel funéraire qui va comprendre la momification, la dissection du cadavre avec extraction des viscères, notamment du cerveau par les narines, tous ces rites funéraires vont expliquer une excellente connaissance par les égyptiens de l’anatomie, une connaissance qui ne va pas être retrouvée pendant longtemps dans l’Histoire. Parce qu’ils vont ouvrir le corps pour en extraire les viscères etc. Et cette connaissance est religieuse, liée au fait que dans la croyance égyptienne, le corps doit être conservé intact pour accéder à la vie éternelle. Et donc encore une fois c’est la religion qui précède la science et la recherche.

Alan : Ce que tu nous disais dans la première prise c’est qu’il n’y avait pas de problème bioéthique à l’époque de la médecine égyptienne parce qu’il n’y avait pas de conflit d’intérêt entre la morale et la connaissance. »

Franck : En effet, à cette époque là, la science biomédicale reste totalement inféodée aux règles morales, il n’y a pas de problème bioéthique parce que le prêtre agit selon les croyances religieuses pour la médecine, il ne va pas essayer de faire des choses en dehors des croyances pour la médecine donc il n’y a pas de conflit entre la médecine d’une part qui en fait ” n’existe pas ”, c’est a dire qu’il y a des actes médicaux qui sont pratiqués dans un but thérapeutique mais en réalité ces actes médicaux sont justifiés par les croyances divines, ce sont des actes religieux à vertu thérapeutique. Donc il n’y a pas de conflit bioéthique à ma connaissance, enfin de ce que j’ai pu trouver.

Ensuite on passe à la Grèce et à la Rome antique, donc là c’est très important parce que chez les Grecs, il y a l’avènement de la médecine occidentale avec Hippocrate, c’est un grand mythe, le premier des médecins, création des écoles de médecine etc. Comme les égyptiens, ils pratiquent des petites chirurgies, remettre des fractures en place, ils savent faire pas mal de petites choses, mais par contre il y a une grosse différence avec les égyptiens, c’est que chez les grecs il y a un interdit qui apparaît, c’est que la religion ne dit plus le corps doit être préparé en vue de la vie éternelle, mais en revanche, elle dit qu’il ne faut pas toucher au corps, l’enveloppe corporelle doit être conservée intacte pour accéder à la vie éternelle. A partir de là, ça pose un interdit sur la dissection. Il y a donc un problème parce qu’Hippocrate est quand même inspiré par la philosophie des grecs qui le pousse à la recherche du savoir, ce qui est apporté par Platon, la caverne etc. c’est la recherche du savoir. Je résume beaucoup, je dis surement beaucoup de bêtises mais grosso-modo chez les grecs la philosophie a apporté cette volonté de savoir. Hippocrate, pour savoir, aimerait bien ouvrir des corps et regarder ce qu’il y a à l’intérieur. Et là, il commence à y avoir un des premiers problèmes bioéthiques, la dissection des corps humains. La question de savoir si Hippocrate a effectivement disséqué des cadavres humains ou pas est une question qui est posée, qui n’est pas tranchée (en tout cas je n’ai pas trouvé, mais apparemment elle n’est pas tranchée), il y a des arguments parce qu’en fait il y a des récits de dissections pratiqués par Hippocrate (dissection humaine) mais apparemment ce serait des faux, et il faisait des telles erreurs d’anatomie dans ses traités que ça paraît peu probable qu’il ait effectivement ouvert des cadavres humains. Donc en fait là je pense que c’est le premier problème bioéthique, la dissection. De même Hippocrate est le fondateur de la déontologie (l’éthique de la médecine)  médicale c’est-à-dire qu’il crée l’éthique médicale. On pourrait résumer Hippocrate en une maxime qui provient de son serment, le serment d’Hippocrate que celui-ci destine à tous les médecins qui souhaitent exercer de son école, et ce serment d’Hippocrate va dire, « je m’interdirai d’être volontairement une cause de tort ou de corruption » Il le dit également dans la maxime qui est « Ne faites pas de tort ». En fait finalement la clef de la règle éthique, la première règle éthique que donne Hippocrate c’est « Ne faites pas de tort », c’est-à-dire que le rôle de la médecine doit être positif. Cela peut paraître évident mais en réalité c’est déjà fondamental à l’époque. Par exemple Chaman pouvait si ça lui chantait couper un bras à son patient parce qu’il disait « tel est la volonté des Dieux ». Tout était permis. Hippocrate va dire, « Si un acte va poser du tort, il ne faut pas le faire » La médecine c’est ne pas le faire, ne pas faire de tort. C’est la première règle bioéthique, c’est à dire qu’il s’affranchit, il se sort de tous principes religieux. Il dit, « la médecine c’est ne pas faire de tort ». C’est un principe éthique de la médecine. Hippocrate ne pratique pas la dissection parce que c’est un interdit. Il se soumet à cet interdit. Pour finir sur les grecs, on peut parler également de Hérophile, c’est un autre grec qui vivait en Egypte, peut-être qu’il a été influencé par les idées égyptiennes mais que, lui, pratiquait la dissection et d’ailleurs ça lui a été beaucoup reproché, donc on voit que déjà à l’époque c’était la guerre pour agir (scientifiquement). C’est un des premiers problèmes bioéthique. Voila pour les grecs.

Maintenant on va voir pour les romains, qui ont envahit la Grèce, qui ont ”succédé aux Grecs dans la civilisation occidentale” . Je ne me suis pas trop intéressé aux civilisations chinoises, arabes mais je pense que c’est à peu près pareil, je parle surtout des civilisations occidentales. Dans la loi romaine, l’interdit grec de ne pas toucher au corps, le problème de la dissection est complètement fermé, c’est-à-dire que la loi romaine, je vous avait dit qu’elle était très développée, un des points fort des romains c’était qu’ils avaient un système de droit très développé avec des droits écrits etc. et très bien impliqués. La loi romaine écrit textuellement, je n’ai pas la phrase exacte mais « toute atteinte à l’intégrité physique du corps ou du cadavre après la mort sont interdites ». Donc là c’est carrément la loi versus la science. Par exemple la crucifixion qui a été imposée à Jesus c’est la pire des sentences parce qu’elle induit un pourrissement du corps et donc le corps, on voit qu’il ne peut pas se conserver donc la personne est privée de vie éternelle. Après, l’Histoire avance avec la chute de l’Empire romain etc. L’Empire romain transmet son flambeau à la religion catholique et le christianisme. L’empereur romain, Constantin se convertit au christianisme en 337 : bientôt l’ordre en Europe est liée à la religion catholique. Dans les religions chrétiennes, et c’est également le cas dans les religions musulmanes, je vais m’intéresser au problème de la dissection car c’est assez représentatif de l’évolution de la bioéthique, la dissection n’est pas explicitement interdite, il n’y a nulle part marqué « tu ne toucheras pas au cadavre etc. », il n’y a pas d’interdit explicite comme dans la religion romaine. Et c’est pareil dans la torah. Dans les commandements de la torah, il y en a plein, il y a plein de règles et à aucun moment il y a marqué (bon j’espère que je ne dis pas de bêtises, si j’en dis il faut absolument me prévenir) que la dissection est interdite. Mais pourtant on associe souvent dans les croyances populaires, on dit le Moyen-Âge c’est le clergé et (d’ailleurs tu en as parlé dans ton introduction), c’est l’interdit c’est l’Eglise qui interdit tout et qui est dictatoriale. Mais en fait il n’y a aucune preuve de ça, que l’absence de travaux scientifiques, en tout cas dans le domaine auquel je me suis intéressé, c’est à dire lHistoire de l’anatomie et de la médecine, il n’y a aucune trace du fait que l’Église était vraiment si oppressive que ça sur les travaux, au contraire même ça serait plutôt le contraire parce que c’est dans les monastères que les moines entretenaient le savoir en recopiant les écrits des grecs justement de Aristote, de Hippocrate, etc. Donc en fait c’est un peu une idée erronée que l’on a contre l’Église, de dire que l’Église a écrasé le Moyen-Âge par son obscurantisme en empêchant l’avancée des sciences, il semblerait plutôt que ce soit que personne n’a voulu faire de la science pendant le Moyen-Âge, enfin là ce sont des gros guillemets, je n’ai aucune certitude.

Alan : Au Moyen-Âge, l’Eglise a été surtout contre la science qui la remettait en cause …

Franck : Alors, moi encore une fois je me suis intéressé vraiment qu’au domaine des sciences médicales donc je ne sais pas si dans les autres sciences c’est la même chose mais ce qu’il y a eu, je sens que vous voulez parler de l’Inquisition.

A : Oui c’était pour dire que l’Eglise allait dans le sens de la science parce que c’est pas quelque chose qui remettait en cause les fondements de l’Eglise, donc l’Eglise n’avait rien contre ces sciences-là

F : Oui c’est ça, elle n’avait rien contre la science.

A : Qui ne la remet pas en cause

F : Oui si tu veux

A : Tant que la science ne disait pas que la terre tournait autour du soleil par exemple il n’y avait pas de problème.

F : Oui, je me suis peut-être un peu emballé, parce que je parle du Moyen-Âge entre 500 et 1200. Oui oui pardon.

A : Parce que l’inquisition c’est beaucoup plus tard

F : Oui oui tout à fait. Comment il s’appelait le gars qui a dit que la Terre était ronde ? Galilée  non ?

A : Il a dit qu’elle tournait autour du soleil, Copernic aussi

F : Voila, c’est à eux qu’on a demandé de parjurer.

A : Il y a eu des grecs aussi avant, je ne sais jamais si c’est Aristarque de Samos

[rires]

F : il est moins connu celui-là

A :  Je ne sais jamais s’il a dit que la Terre était ronde ou qu’elle tournait autour du Soleil, je ne sais plus ce qu’il avait mis en évidence déjà»

F : Ok, bah ça je ne sais pas non plus, je ne me suis pas trop intéressé à ce domaine là donc je ne vais pas pouvoir trop juger. Dans le domaine médical donc jusqu’à environ 1200 il n’y a pas trop de traces de problèmes entre la médecine et l’Eglise. Ca serait plutôt l’inverse, ils entretenaient les écrits d’Hippocrate et d’Aristote. Et même à partir du XIIIe siècle, donc à partir de 1200 il y a des traces de dissections qui réapparaissent et qui sont orchestrées par l’Eglise. Je suis resté focalisé sur le problème de la dissection parce que c’était ce qui intéressait tous les médecins, savoir ce qu’il y a dans les corps, car ils ne savaient pas. C’est vraiment le problème de la dissection qui focalise un peu toutes les attentes de l’époque. En 1200, l’Eglise autorise même ponctuellement, ”untel il va falloir l’autopsier”, parce que c’était à des fins pénales, l’Eglise était très intéressée de savoir si un gars c’était fait zigouiller plutôt que de mort naturelle par un autre et donc là, la dissection était intéressée. Donc on peut voir quand même l’Eglise dans ce cas-là à plutôt servi la science, mais il n’y a rien de bien sérieux et donc l’histoire avance et il y a l’Inquisition qui apparaît à partir de 1200, là je sens que Alan va mieux savoir que moi, je n’ai pas les dates exactes, mais 1250 quoi ..

A : J’aurais dit un peu plus tard, c’est vite vérifié

F : Il y a l’inquisition qui apparaît et là le problème c’est que l’inquisition, elle, n’est régulée par aucune loi écrite. L’inquisition c’est l’inquisiteur local qui a à peu près tous pouvoirs, sauf qu’il peut être en litige avec le Pape etc. Mais l’inquisiteur local a le pouvoir pour traquer les hérésies. Et donc ce qui décide d’être une hérésie, il peut lui faire à peu près tout ce qu’il veut. Je ne vais pas m’attarder sur les massacres de l’inquisition, il y en a eu beaucoup. Et ça a créé un climat anti-scientifique, et c’est sûr que ça n’a pas permis de développer la science.

A : 1199 !

F : Ok merci donc c’est à partir de là que l’inquisition fait un petit peu peur. Et donc la il y une initiative ponctuelle sur laquelle on va passer rapidement c’est Frédéric II du Saint Empire Romain Germanique qui va encourager les dissections par un édit, alors c’est là que c’est un peu bizarre, je n’ai pas bien compris, c’est qu’il fait un édit qui autorise la dissection des corps sauf que je ne comprends pas pourquoi il l’autorise. En fait je pense qu’il interdit que l’on réprime la dissection des corps. Ca lance un peu un élan et il y a des dissections qui vont être organisées dans plein de cités italiennes notamment, parce qu’à l’époque le Saint Empire Romain Germanique allait jusqu’au nord de l’Italie, le mouvement des dissections reprend progressivement à partir de 1250, à plusieurs endroits en France, à Montpellier, il y a plein de villes comme ça ou on se remet à disséquer. Parfois ce sont des autorisations ponctuelles données par le Clergé, et parfois dans le Saint Empire Romain Germanique c’est en vertu de cet édit de Frédéric II. Mais il commence à y avoir une querelle avec l’Eglise et le Pape va édicter une bulle (c’est une loi du pape) qui interdit de bouillir les corps. Ca a été interprété comme une mesure dirigée contre les dissections mais en fait c’était pas ça du tout, c’était une mesure pour empêcher les gens de ramener les corps des croisades à l’époque, les gens partaient en croisade et ils essayaient de ramener leur corps de la terre sainte jusqu’à chez eux (en Europe), et pour ça, ils faisaient bouillir les corps et ils séparaient les viscères et corps. Hygiéniquement c’était catastrophique. Donc le pape prend cette mesure qui dit « on a pas le droit de bouillir les corps et de séparer les viscères » c’était dans une initiative hygiéniste et parfaitement médicale mais pas du tout dirigée contre les scientifiques, parce que les scientifiques qui avaient besoin de disséquer devaient faire bouillir les corps pour séparer les chairs des os. Donc ça a été très mal pris. C’est un peu le bazar, on ne sait pas si c’est autorisé ou pas, et le temps passe comme ça et finalement jusqu’en 1503 ce sont des autorisations ponctuelles avec des gens qui prennent leur courage à deux mains qui y vont et en 1503 (la date n’est pas sûre) mais grosso-modo entre 1450 et 1550, le Pape autorise ouvertement la dissection. Après la médecine va prendre un essor formidable avec Vésale, Léonard de Vinci qui vont disséquer des corps et qui vont faire de grandes découvertes en anatomie. Mais là encore j’ai une citation de Ambroise Paré qui était un anatomiste de l’époque et qui dit «Je pansais le malade, Dieu le guérit», donc là encore malgré le fait qu’il soit contre l’Eglise, on a encore la vision, ” le médecin n’est rien c’est Dieu qui guérit ”. Et donc on voit que ce premier problème bioéthique, enfin ce qu’on peut identifier comme un problème bioéthique de la dissection de cadavres humains a été résolu. A partir de 1500 c’est ”open-dissection”. On voit que si on interprète cette histoire, on voit que le christianisme a été beaucoup plus permissif en matière de dissection humaine que les lois grecques et romaines et donc la mauvaise réputation de l’Eglise chrétienne à ce sujet n’est pas très fondée parce que l’Eglise catholique a été moins restrictive, d’ailleurs c’est sûr parce que la loi romaine interdisait absolument la dissection alors que l’Eglise a ponctuellement autorisé et rapidement autorisé finalement. Et en fait la raison donnée à ça c’est que les religions monothéistes dont la religion catholique désacralisent l’enveloppe corporelle, en introduisant le concept de l’âme, ce qui est important dans notre corps c’est l’âme et à partir de là, le corps peut être manipulé. On peut en faire un peu ce que l’on veut tant que l’âme est sauvée. Et c’est pour ça que les religions ont fait avancer la conception d’anatomie. Donc après, avec l’anatomie on a pu développer la chirurgie, la connaissance de la circulation du sang etc. Et la médecine a pris un grand essor mais on voit que ce retard dans la dissection, à partir du moment où la dissection a été possible, c’est peut-être une inversion des causes et des conséquences mais quand la dissection a été possible, on voit qu’à partir de là, la médecine a pris un essor rapide. C’est peut être aussi parce que la curiosité est revenue, que la science a pris un essor, que les soins ont progressé, on ne peut pas savoir quelle est la cause ou la conséquence vraiment mais ce qu’on constate c’est vraiment que tant qu’on pas résolu ce problème de la dissection la médecine n’a pas avancé donc, on peut voir que cette question bioéthique de la dissection a eu une importance peut-être cruciale sur le développement de la médecine.

Il y a un autre problème qui apparaît c’est la vivisection, à partir du XVIe siècle (1500), il y a un médecin qui pratique des vivisections animales, c’est à dire qu’il ouvre les animaux vivants. C’est William Harvey, un médecin anglais. Et ça lui permet de démontrer la circulation sanguine. Parce qu’il met en évidence que le sang circule dans les artères. Après au XIXe siècle, il y a Claude Bernard, qui est considéré comme le père de ce que l’on appelle la médecine expérimentale qui va introduire la démarche hypothético-déductive. C’est-à-dire le savoir appuyé par l’expérience. Donc Claude Bernard, pratique largement dissections et vivisections animales pour expérimenter ses thèses. Mais il est évident que la vivisection animale pose un problème éthique à tout le monde c’est qu’on a peur de faire souffrir l’animal. A ce titre là, Claude Bernard va reprendre le « Ne faites pas de tort » d’Hippocrate à l’expérimentation médicale, c’est-à-dire à la recherche médicale. Mais le principal point de Claude Bernard c’est qu’il fonde la médecine sur le principe de l’expérience et donc il pose le problème fondamental de la médecine qui est qu’elle a besoin de cobayes. Elle a besoin de faire des expérimentations. Et donc là on va prendre un énorme accélérateur pour aller à une autre période de la médecine beaucoup plus sombre, c’est la médecine de l’Allemagne nazie. Il y avait des théories du racisme biologique qui disaient qu’il y avait certaines races supérieures à d’autres et on avait le droit de faire ce qu’on voulait aux races inférieures, un petit peu comme les dissections animales, c’est à dire qu’on peut faire ce qu’on veut à l’animal, donc on peut faire ce qu’on veut à une race inférieure. J’ai oublié une aparté, je ne sais pas si c’est pertinent mais c’est une citation de Descartes qui dit, « l’animal est une machine et seul l’Homme qui est doté d’une âme est apte à souffrir ». Donc il désacralise la souffrance animale en disant que c’est une machine qui n’a pas d’âme donc on peut faire ce que l’on veut. ça ce sont les idées de Descartes, le philosophe français. Retour à l’Allemagne nazi, ils disent, ”on peut faire ce que l’on veut aux races inférieures parce que etc”. Les horreurs perpétrées par les nazis dans les camps c’est quelque chose d’abominable, ils vont faire des tests de résistance à l’eau froide, ils vont tester des poisons sur les déportés, ils vont faire des expériences de mélange de sang, des tests de stérilisation par insolation, ils vont faire tester des basses pressions pour les avions etc. Il vont faire exactement ce qu’ils veulent et, je ne vais pas trop m’attarder sur ses horreurs là, mais ce qui est intéressant de voir, c’est que c’est aussi un problème bioéthique, est-ce-qu’on peut faire des expérimentations sur les Hommes, ou pas ? C’est un problème bioéthique qui peut paraître tranché. Mais pour eux c’était tranché dans l’autre sens. On pouvait le faire. Et là on sera tenté de dire qu’ils avaient torts. Donc  c’est pour montrer que la question bioéthique dans certains cas, peut penser qu’elle est en faveur de la science, qu’il faut toujours prendre la voie de la science mais dans le cas des atrocités commises par les médecins, parce que c’était des médecins qui agissaient au nom de la science. La réponse est plutôt du côté de l’éthique.

Donc, on va passer dans les fondements de l’éthique moderne, ce qui a fondé la bioéthique moderne. Parce qu’en fait les atrocités commises par les nazis ont eu ”une utilité”, ça nous a permis de comprendre qu’il fallait mettre des lois, des règles à la pratique de la médecine qui était jusqu’à présent restreinte au serment d’Hippocrate. Notamment le «Ne faites pas de tort» que les médecins nazis n’ont pas respecté. En fait le «Ne faites pas de tort» d’Hippocrate n’est pas suffisant parce qu’il exclu la notion de la recherche c’est à dire que pour tous ces médecins qui ont fait des expériences, il n’est pas enfreint parce qu’au prix d’un tort immédiat, c’est à dire on fait du mal à quelqu’un, il va en ressortir une connaissance et cette connaissance, elle va avoir un effet bénéfique sur l’ensemble de la société, ceux qui bénéficient de la médecine. Donc en fait ce «Ne faites pas de tort» d’Hippocrate il est insuffisant, parce qu’il exclu, si on le respecte vraiment strictement, il exclu pas mal de pratique, il apparaît comme insuffisant.

A : Juste un commentaire par rapport à un truc, tu disais que le contexte n’est pas toujours favorable à la science, en fait tu voulais dire au savoir en réalité quand tu parlais de science dans ce contexte la, c’était le savoir quoi. C’est à dire, le savoir ok mais pas a tout prix.

F : Oui voilà, le savoir pas à tout prix.

A : Alors qu’au pire moment de l’idéologie nazie on pensait que l’on pouvait acquérir le savoir par n’importe quel moyen et à n’importe quel prix.

F : Ce qu’il y a aussi dans l’idéologie nazie, il y a l’idée du racisme et que ce qui a rendu si horrible ce qu’il ont fait, c’est qu’ils se sont permis de faire ça sur des êtres humains parce qu’il y avait cette idéologie du racisme qui leur autorisait.

Donc à la fin de la guerre les Américains sont arrivés, ils ont découvert les horreurs dans les camps, et il y a eu le procès de Nuremberg, c’est le procès des grands dignitaires nazis et avant le procès de Nuremberg, juste avant, il y a eu le procès de Nuremberg mais des médecins, et pour juger les médecins, les juges américains étaient vachement embêtés parce qu’il ne savaient pas sur quelles lois les juger. Par exemple pour juger les atrocités commises par les nazis, ils pouvaient se baser sur la déclaration des droits de l’Homme, enfin, ils avaient des textes internationaux qui régissaient les relations entre être humains. Mais la recherche médicale, la médecine en elle même, ils n’avaient rien. Ils n’avaient pas de fondement. Donc ce qui est complètement aberrant en terme de jugement, c’est à dire que si un juge faisait lui même les lois ça serait n’importe quoi mais là c’est ce qu’ils ont fait, ils ont fait eux même la loi, ils ont fait un code, ce qu’on appelle le code de Nuremberg et ce code leur a permis d’avoir des bases pour juger les actes des médecins. Alors ce code il est tout simple, c’est un code qui fait 10 articles. Donc je vais vous en donner quelque uns :

  • 1er article : Le consentement volontaire du sujet humain est absolument essentiel

Donc il faut que la personne ait la capacité légale de consentir. C’est un truc bête mais voilà c’est le consentement humain.

  • 2eme article: l’expérience doit être telle qu’elle produise des résultats avantageux pour le bien de la société.

C’est à dire que par exemple dans les expériences perpétrées par les nazis il y avait bien sûr l’envie de savoir mais finalement quand on regarde les expériences, il n’en est rien sorti du tout. Ils ont fait souffrir un malheureux pendant 10 heures au froid et ça n’a eu aucun effet bénéfique pour la société.

  • 3eme article : L’expérience doit être construite et fondée de façon telle sur les résultats de l’expérimentation animale et connaissance de l’histoire naturelle

Pourquoi j’ai pris celui la ? Pas très intéressant. Bon il y en a d’autre mais je vais les passer.

Il y en a un autre qui dit « Les expériences ne doivent être pratiquées que par des personnes scientifiquement qualifiées etc.»

Donc les juges américains ont mis au point ce code de Nuremberg, qui va servir de base à la bioéthique moderne. Enfin il ne va pas servir de base mais c’est le premier acte légal de la bioéthique moderne. Avec la fin de la guerre il y a une deuxième chose qui apparaît c’est qu’il y a la première organisation médicale internationale qu’on appelle l’Assemblée des Médecins Mondiaux. Et un des premiers devoir que se fixe l’AMM c’est qu’au vu et en conséquence de ce qu’ils ont observé dans l’Allemagne nazie mais il y a aussi beaucoup d’atrocités commises par les japonnais, qui ont par exemple inoculé le paludisme à tout un village à des fins scientifiques également. Donc cette association mondiale de médecine se fixe comme premier objectif de se charger de l’éthique médicale. Et elle met au point le serment de Genève, qui est une proposition de serment d’Hippocrate actualisée pour les médecins, donc là pareil, il y a une dizaine de commandements. Ils reprennent les commandements d’Hippocrate mais ils les actualisent un peu. Après cette déclaration de Genève, Donc tout ça ce sont des actes vraiment fondateurs, il n’y en a pas beaucoup et ce sont les actes fondateurs de la bioéthique moderne, c’est pour ça que je vous en parle, c’est pas dans l’intérêt fondamental en soi mais c’est vraiment pour montrer que c’est à la suite de la guerre et des atrocités que l’on a découvert que l’on a fondé les fondements juridiques actuels de la bioéthique et ces fondements juridiques sont importants parce que ce sont les seuls éléments éthiques concrets que l’on a aujourd’hui. Qu’est ce que l’éthique ? Ce sont les textes dont je vous parle là. Et en fait après cette déclaration de Genève, il y a eu en 64, une déclaration Helsinki qui va reprendre quelques commandements dont le devoir du médecin est de promouvoir et de sauvegarder la santé des patients y compris celle des personnes impliquées dans la recherche médicale, ici c’est la notion de recherche médicale. Et ça insiste beaucoup sur cette notion de recherche médicale. Parce que c’est l’une des plus problématiques dans l’éthique médicale. Donc bref, on va passer un peu plus rapidement, il y a aussi le bien être des animaux dans la déclaration Helsinki, et même, la recherche médicale doit prendre en compte le respect de l’environnement. Ils ont vraiment des impératifs très modernes etc.

Mais le point important qui se passe mais c’est qu’aux Etats unis, je ne sais pas si vous en avez entendu parlé, mais les médecins américains étaient pas non plus blancs comme neige, il y a eu ce qu’on appelle l’étude de Tsukegee, sur la syphilis qui a été orchestré de 1932 à 1972 (bien après la déclaration d’Helsinki). Qui a été une étude clinique qui a été mené à Tsukegee en Alabama par des médecins américains pour étudier l’évolution de la syphilis lorsqu’elle n’est pas traitée. Donc là ce qui est intéressant dans ce scandale, qui a été révélé par une historienne américaine assez tard en 1972 et c’est ça qui a interrompu l’étude. Ils inoculaient la syphilis à des fermiers afro-américains, a qui ils refusaient le traitement de la maladie. En 1932, le traitement de la syphilis n’existait pas, car celui-ci est de la pénicilline et c’est apparu que pendant la deuxième guerre mondiale, en 1943. Donc on voit que de 32 à 43 finalement …

Mais à partir de 43 ils ont continué l’étude et n’ont pas soigné les patients malgré le fait que l’on avait le traitement pour traiter cette maladie. Cette étude qui était totalement connue des institutions sanitaires américaines, a continué jusqu’en 72, jusqu’à ce que la presse s’empare du problème. Si on regarde de manière éthique cette étude de Tsukegee on voit que les individus qui étaient inclus dans cette étude n’ont pas donné leur consentement éclairé, donc c’est ce que je vous disais, dans le code de Nuremberg, le premier article c’est  «Le consentement volontaire du sujet humain est absolument essentiel». Ce concept avait été affirmé dès 47 donc à la fin de la guerre mais malgré ça, les médecins américains ne l’ont pas respecté. Par ailleurs les médecins mentaient ouvertement aux patients, plutôt que leur dire qu’ils avaient la syphilis, ils leurs disaient que leur sang était mauvais, ils leurs disaient que s’ils continuaient l’étude, ils pourront recevoir des traitements gratuits, le transport gratuit à la clinique, le repas chaud par jour, et en cas de décès, on leur donnerait 1000 dollars pour leurs funérailles. On voit qu’il y a un autre concept, c’est qu’ils achètent. Le consentement, même s’il y avait un consentement, n’était pas éclairé, c’était un consentement manipulé. C’est un concept bioéthique essentiel, si on donne à quelqu’un de l’argent pour un consentement, son consentement ne vaut plus rien enfin ce sont des concepts assez intéressants de l’éthique je trouve. Apres il y a une plainte qui est déposée contre les médecins, les organisateurs et même les institutions sanitaires américaines organisés par ces patients, ce qu’il faut dire aussi c’est qu’aux Etats-Unis, la loi ne reconnaît pas de race et il y a beaucoup de racisme aux Etats unis jusqu’aux années 60, donc c’est dans un contexte spécial, parce que cette étude, n’incluait que des patients noirs. A la suite de ce scandale, en 1979 où la ségrégation est abolie aux Etats-Unis, il y a un rapport, qui s’appelle le rapport Belmont, ce rapport c’est LE rapport fondateur de la bioéthique. Il repose sur les principes fondamentaux de la bioéthique mais cette fois, ce sont aux Etats-Unis que ces principes avaient déjà été posés par le code de Nuremberg, par la Déclarations d’Helsinki … Mais là c’est vraiment appliqué. Parce que pour les médecins américains, le code de Nuremberg était pour les cinglés, c’était pour les médecins nazis, ça ne les concernait pas. On a vu que si c’est un problème qui se posait en permanence dès qu’on parle de recherche médicale, il y a de gros problèmes qui se posent même pour des médecins américains. Donc ça c’était la première chose, et il y a un autre scandale dans la médecine américaine c’est des expérimentations au Guatemala, qui ont été révélées plus récemment, en 2010, on a découvert des documents qui relèvent des expérimentations menés par des médecins américains au Guatemala, on inoculait volontairement la syphilis, donc là c’était encore pire, on inoculait la syphilis à des gens pour voir si la pénicilline pouvait prévenir la maladie. Alors que dans l’étude de Tsukegee, c’était des gens déjà malades, et on les privait juste de traitements. C’était encore pire au Guatemala. Cela s’est passé entre 1946 et 1948. C’était avant le code Nuremberg et les déclarations de bioéthique, mais bon, c’était quand même assez récent quoi.

Alors finalement dans le rapport Belmont, il y a 3 principes, ce sont vraiment les 3 principes de la bioéthique.

    • 1- Le respect de la personne, le consentement libre et éclairé etc.
    • 2- (et la c’est le point important soulevé par ce rapport), c’est le concept de bienfaisance. C’est une notion qui est très anglo-saxonne, que les anglo-saxons ont beaucoup développé. C’est la notion de rapport bénéfice-risque. C’est une notion qui est délicate parce que pour la recherche on est obligé de faire un peu de tort, enfin, on peut être amené à faire un peu de tort quand on teste deux médicaments s’ il y en a un qui marche moins que l’autre, forcément le groupe qui aura eu le médicament qui marche moins bien, a été privé d’un traitement qui marche bien. Sauf qu’on ne le savait pas. Donc il y a toujours une part de tort, quand on veut faire un nouveau médicament on sait pas encore s’il va mieux marcher ou pas que les anciens. On est obligé de faire un peu de tort pour avoir l’information. Et il y a la question de bénéfice-risque. Ca doit être très étudié, pour qu’une étude soit éthique, il faut qu’une étude bénéfice-risque soit favorable.
    • Et enfin il y a l’idée de justice, donc la première idée du rapport Belmont c’est le respect de la personne le consentement libre et éclairé, le deuxième c’est la bienfaisance donc avec le rapport bénéfice-risque, il faut que tout acte médical donc biomédical soit positif au niveau de son rapport bénéfice-risque. Et enfin tertio, il y a la justice donc c’est un des enseignement de cette étude de Tsukegee, mais aussi des expérimentations nazis c’est qu’il faut que le fardeau, la partie risque soit endurée par tout le monde équitablement c’est la notion de justice dans la recherche biomédicale c’est à dire qu’on ne peut pas prendre une ethnie, ni un groupe, on va dire qu’on va tester ce médicament sur les vieux parce que les vieux, voilà ils sont vieux etc. et après on va utiliser les informations pour toute la population , ça c’est pas possible. Il faut qu’il y ait une justice c’est qu’il faut que tout le monde, tous ceux qui seraient amenés à bénéficier d’une information ou d’un savoir scientifique, endossent également les risques. Et donc cette justice qui était évidente dans les textes de lois civils, la déclaration des droits de l’Homme c’est les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit, cette justice est transposée dans l’éthique médicale.

 

Ce sont les bases de la bioéthique moderne, après il y a plein de nouvelles lois qui sont apparues, je vous en parlerai la semaine prochaine, qui vont concerner les nouvelles technologies, à propos de cellules souches d’embryons, de génétique etc. tout ça c’est beaucoup plus complexe, parce que la on parle de notions qui sont fondamentales. Et pourtant ces trucs fondamentaux qui sont d’une évidence violente ont eu besoin d’être affirmés très récemment. En 1979, c’était pas gagné quoi.

 

 

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